Ayant annoncé la réouverture de leur établissement pour le 15 décembre prochain à la suite de l’attaque terroriste dont il a fait l’objet le 20 novembre dernier, les premiers responsables de l’hôtel Radisson Blu se sont donnés à cœur joie de relever le défi que cela constitue en soi. Vu l’ampleur des dégâts matériels que l’hôtel a enregistrés dans cette attaque et le laps de temps qui sépare la date du drame de celle prévue pour la réouverture, il s’agit d’une véritable course effrénée enclenchée par la direction de l’hôtel pour non seulement regagner la confiance de sa clientèle mais aussi montrer aux yeux du monde que le coup porté par les terroristes ne saurait être fatal à ce 5 étoiles.
Ce coup aura certes été très dur à ressentir de par son bilan en termes de pertes de vies humaines et de dégâts matériels, cependant il n’a pas pour autant diminuer l’ardeur de Cessé Komé, le promoteur, encore moins du Groupe Rézidor auquel appartient le Radisson Blu à servir d’hospitalité en terre malienne. Au contraire, il s’est agit d’un défi à relever à bras-le-corps. C’est dans cette logique que Cessé Komé et les siens n’ont pas attendu une quelconque réaction de la part des assureurs qui les couvrent, pour entamer les travaux de réhabilitation de l’hôtel. C’est ainsi qu’une fois les larmes séchées à la suite de l’inhumation des victimes du personnel de l’établissement ; les bouchées sont mises double pour la commande et la réception du matériel endommagé à l’intérieur. Du côté de la main d’œuvre, la direction a mis le paquet en confiant ce chantier marathon à une entreprise turque dont les ouvriers travaillent d’arrache-pied nuit et jour pour être dans le timing qui leur a été imposé.
Le chantier en cours ne se limite pas seulement à l’intérieur de l’immeuble qui, faut-il le reconnaître, est la seule partie endommagée par les terroristes et l’assaut mené par les forces maliennes et françaises pour leur neutralisation. Outre donc le renouvellement des 190 portes que compte la bâtisse et le comptoir central du hall qui reçoit aussi des retouches techniques en raison des carreaux et vitres brisés ; un gros du boulot est aussi abattu à l’extérieur notamment aux deux barrières qui donnent accès à l’entrée principale de l’hôtel. Là, des idées novatrices ont germé des têtes pensantes du Groupe Rézidor pour accroitre le niveau de la sécurité des lieux. Pour preuve, des vigiles habituellement positionnés aux barrières de contrôle et dont l’un des leurs a été abattu par les assaillants du 20 novembre, vont se voir désormais épaulés par des hommes en guérite dont la réalisation est en cours. Deux miradors sont également en construction à chacune des barrières pour ainsi signifier que plus rien ne sera comme avant, histoire de rassurer plus d’un client que le Radisson New Look est à un fort pourcentage à l’abri d’éventuelles attaques terroristes.
André SEGBEDJI/abamako.com