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L`armée française engage une guerre d`usure contre les islamistes au Mali
Publié le lundi 14 janvier 2013  |  AFP


François
© Autre presse par dr
François Hollande, président de la republique française


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PARIS - L'armée française a entrepris un travail d'usure pour repousser les combattants islamistes vers le Nord du Mali, face à des hommes lourdement armés qui leur opposent une vive résistance.

La situation "évolue favorablement", conformément aux orientations du
président François Hollande, a assuré lundi Jean-Yves Le Drian à la sortie
d'une nouvelle réunion de ministres à l'Elysée, au quatrième jour de
l'opération militaire française.

La progression des "groupes terroristes" a été "bloquée" dans l'est du
Mali, où les islamistes se sont repliés vers la ville de Douentza, a-t-il
indiqué.

Situation plus difficile en revanche à l'ouest, où le ministre de la
Défense a reconnu la persistance d'"un point difficile" pour les forces
françaises, face à des "groupes extrêmement armés", et la prise par les
islamistes de la ville de Diabali.

Une résistance qui confirme la capacité des jihadistes à conduire une
opération structurée, coordonnée entre les différents groupes.

"Ce ne sont pas des novices, ils ont un fin sens tactique et jouissent
d'une très forte mobilité, avec des 4X4, ils ont des systèmes d'armement
sol-air", souligne Pascal Le Pautremat, spécialiste des questions de défense.

Les avions de combat français ont entrepris de neutraliser les colonnes de
pick-up armés et de frapper les bases arrières des islamistes. A Gao, quartier
général de la rébellion touareg, les camps d'entraînement et dépôts
logistiques du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) ont ainsi
été détruits dimanche par des raids de Rafale.

"Il va falloir frapper les bases arrières, les points logistiques",
confirme Pascal Le Pautremat, pour qui les forces françaises bénéficient d'un
atout majeur, le contrôle de l'espace aérien : "Mais si on s'en tient à la
destruction de cibles militaires, il ne faut pas croire que la victoire sera
acquise. Après, il faudra occuper le terrain dans la durée, donc déployer des
hommes et des moyens".


Soutenir les contingents africains

Dès lors, la durée de l'opération est étroitement liée aux objectifs fixés.

"Il faut se reporter à la déclaration politique du président de la
République. Lorsqu'on dit d'emblée que cela durera +le temps qu'il faudra+, ça
veut dire qu'on est prêt pour un engagement de longue durée si nécessaire",
estime Bruno Tertrais, de la Fondation pour la recherche stratégique.

"C'était une manière de couper court à un éventuel débat sur
+l'enlisement+, qui est un grand classique des débats sur les opérations",
souligne-t-il.

Deux options sont aujourd'hui possibles : soit l'armée française se
contente de bloquer l'avancée de groupes islamistes vers le sud, soit elle
poursuit ses opérations pour reprendre le contrôle du nord du Mali.

Dans le premier cas, "les opérations strictement offensives pourraient
s'arrêter assez rapidement. On pourrait entrer ensuite dans un dispositif de
plus longue durée", estime Bruno Tertrais.

Si l'objectif est au contraire de reprendre le contrôle du nord, "on
entrerait dans une logique d'opération de plus longue durée, mais pas
forcément, pour ce qui concerne la France, de plus forte intensité",
souligne-t-il.

L'évolution du conflit passe également par la mise en place de la Force
internationale de soutien au Mali (Misma), la force africaine dont les
premiers éléments, nigériens ou burkinabé, sont attendus dans le prochains
jours au Mali.

Mais les contingents africains devront encore être soutenus dans tous les
domaines. "Difficile que ces bataillons soient opérationnels avant au moins un
trimestre", estime le général Jean-Paul Thonier, qui a commandé la 1ère
mission européenne en Afrique, Artémis, en 2003 en République démocratique du
Congo.
dch/mad/nm

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