NIAMEY - Cinq cents soldats maliens qui s'étaient repliés l'an dernier au Niger face à l'avancée des islamistes dans le Nord du Mali pourraient reprendre le combat contre les groupes armés que combattent déjà des forces françaises et maliennes , a indiqué lundi le président nigérien Mahamadou Issoufou sur Radio France Internationale (RFI).
"On a dû, bien sûr, les désarmer à leur arrivée sur le territoire nigérien" en 2012, a-t-il dit à propos des hommes du colonel malien Alhaji Ag Gamou.
Mais "maintenant que cette opération est déclenchée, je pense quon a besoin de toutes les forces pour pouvoir vaincre nos ennemis. Donc, ce nest pas impossible que ces soldats du colonel Gamou soient utilisés dans le cadre de l'opération", a déclaré le président du Niger.
Il n'a pas voulu préciser la date de déploiement d'un bataillon de 500
soldats nigérien au Mali, dans le cadre de la force ouest-africaine pour
chasser les groupes armés qui occupent le nord malien depuis près d'un an.
Cependant, a souligné M. Issoufou, "le territoire et le peuple maliens sont
victimes dune agression, menée par une coalition de terroristes et de
narcotrafiquants, qui saffublent dun manteau religieux, mais qui nont rien de
musulman. Donc, le Niger assumera ses responsabilités pour libérer le nord du
Mali et débarrasser le Sahel de ces criminels".
Le président nigérien a réuni lundi à Niamey un Conseil de sécurité
nationale consacré au conflit au Mali voisin.
La réunion, qui regroupe l'ensemble des chefs de l'Armée et des forces de
défense et de sécurité du pays, vise "la préparation des décisions" que le
Niger va prendre sur le Mali, a indiqué Hassoumi Massaoudou, le directeur de
cabinet du chef de l'Etat.
Le président a également convoqué une session extraordinaire de l'assemblée
nationale mercredi pour se pencher sur la situation au Mali.
Le Conseil de sécurité de l'ONU a approuvé la création d'une force de 3.300
soldats ouest-africains avec un soutien logistique occidental qui doit encore
être déployé.
Le président Issoufou a aussi confirmé sur RFI le déploiement de soldats le
long de la frontière avec le Mali. "Nous nexcluons aucune hypothèse", a-t-il
dit à propos dun possible repli d' islamistes en retraite dans le désert vers
le Niger, ajoutant "si nous narrivons pas à régler le problème au Mali, le
même problème se posera au Niger, tôt ou tard. (...) au Burkina, en Côte
dIvoire, au Sénégal, en Guinée. Dans tous les pays de lAfrique de lOuest".
Le chef de l'Etat nigérien s'est à nouveau félicité de la "nécessaire"
intervention française: "Cette position de la France est dautant plus
courageuse, que la France a des otages dans le Sahel", a-t-il dit.