LIBREVILLE - Les Maliens de la diaspora ont lancé une collecte de fonds pour aider l'armée malienne face aux combattants islamistes, a annoncé lundi à l'AFP le président du Haut conseil des Maliens de l'extérieur, Habib Sylla, basé à Libreville.
"Cette situation interpelle l'ensemble de nos compatriotes partout où ils se trouvent. L'Etat d'urgence a été décrété par le président malien (par intérim Dioncounda Traoré), et il disait que chacun doit se considérer comme soldat. Certes, tout le monde ne peut pas être sur le champ de bataille, mais tout le monde peut être utile pour l'armée", a-t-il expliqué.
"Nous avons saisi l'ensemble de nos bases et de nos membres qui sont en train de faire des collectes chacun par rapport à son degré de patriotisme.
Dès que ces collectes seront prêtes, nous les enverrons au pays pour apporter un soutien à notre armée", a poursuivi M. Sylla.
"Nous le faisons déjà dans le domaine du sport: quand nos équipes sont
qualifiées, nous venons en aide aux autorités sportives pour leur permettre
d'aller plus loin dans la compétition", a-t-il expliqué.
"Cette fois", a-t-il ajouté, "il s'agit de sauver le pays qui était presque
aux mains de ces bandits qui sont venus le déstabiliser".
M. Sylla a exprimé "les remerciements sans fin" de la diaspora - qui compte
environ 5 millions de personnes dans 66 pays - aux "partenaires" qui
soutiennent le Mali "dans cette situation".
Libreville compte une importante communauté malienne, dont le nombre exact
reste inconnu en raison d'une immigration en partie clandestine.
Lundi, dans la capitale gabonaise, des Maliens exprimaient des réactions
spontanées favorables à l'intervention armée de la France, engagée vendredi au
Mali pour enrayer l'offensive des groupes islamistes armés qui occupent le
Nord depuis neuf mois.
" Merci, merci pour tout. Le blanc est venu !", déclarait un gardien.
"Si (le président français François) Hollande n'était pas marié, on lui
donnerait la plus belle fille du pays! ", ajoutait une dame, surenchérissant:
: "si j'étais en grossesse, j'appellerai mon bébé Hollande".