PARIS - Le gouvernement français va rendre mardi après-midi aux Invalides un hommage national au lieutenant Damien Boiteux, "mort pour la France" vendredi dernier, au premier jour de l`intervention française au Mali.
Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, présidera la cérémonie à 16h30, à la mémoire de ce pilote du 4ème régiment d`hélicoptères des forces spéciales (RHFS), qui dépend de l`armée de terre, et, pour le moment, seul mort parmi les militaires français engagés au Mali.
Pour l`heure, l`armée malienne a enregistré dans ses rangs 11 morts et une soixantaine de blessés dans les combats menés conjointement contre les islamistes.
Le pilote, âgé de 41 ans, pacsé et père d`un enfant, avait été mortellement blessé aux commandes de son hélicoptère, vendredi, lors de la première phase de l`opération "Serval" consistant à arrêter l`avancée des groupes jihadistes vers le sud du Mali, en appui des forces armées maliennes.
La dépouille du pilote français devait arriver lundi soir à l`aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle sur un vol de l`armée de l`air et être accueillie "dans l`intimité" par sa famille.
Ce n`est que samedi, largement après l`hommage national rendu aux Invalides, qu`auront lieu les obsèques de Damien Boiteux, à Russey (Doubs) dont il était originaire et où résident toujours ses parents.
Le lieutenant Boiteux servait depuis 22 ans dans l`armée.
Engagé à l`âge de 19 ans à l`école des sous-officiers de l`armée de l`air de Saint-Maixent (Deux-Sèvres), il avait été affecté en 1992 dans un régiment d`hélicoptères de combat. Adjudant en 2004, il avait été promu officier en 2008, devenant lieutenant en 2009 dans le 4ème régiment d`hélicoptères des forces spéciales, basé à Pau (Pyrénées-Atlantiques).
Spécialiste des interventions en milieu désertique de jour comme de nuit, le lieutenant Boiteux avait effectué de nombreuses missions extérieures: Djibouti en 1993, l`ex-Yougoslavie en 1998, la Côte d`Ivoire en 2005, 2007 et 2009, à nouveau Djibouti en 2008 et 2009, la Mauritanie en 2010 et le Burkina-Faso en 2010, 2011 et 2012.
"Il aimait son métier, il aimait piloter. Dès l`âge de 7 ans, il voulait être pilote d`hélicoptère", a témoigné sa mère, Marie-Claire Boiteux, auprès de l`AFP.
"Il était gai, joyeux, souriant, il faisait rire tout le monde, y compris ses nièces pour lesquelles il était un tonton parfait", s`est-elle souvenu.
Les parents du pilote défunt "savaient qu`il était en Afrique, mais pas qu`il était au Mali. Ce genre d`information est secrète", a-t-elle confié.
"Mon fils a fait son travail, en risquant sa vie pour la paix au Mali et aussi en France, car si on n`arrête pas Al Qaïda, l`organisation menacera un jour la France", a-t-elle dit, soulignant qu`apprendre la mort de son fils était une inquiétude avec laquelle elle vivait "depuis 25 ans".
C`est le frère de Damien, Pierre-Alexandre, également militaire, qui a appris la tragique nouvelle à leur mère.
"On avait toujours peur pour Pierre-Alexandre, notre premier fils qui était en Afghanistan. Mais finalement, c`est Damien qui est mort, alors qu`on pensait qu`il y avait moins de risques dans une gazelle" - l`hélicoptère qu`il pilotait- , a confié Marie-Claire Boiteux.