L’information n’est pas encore officialisée. Cependant, de bonnes sources nous ont appris que le Tunisien Mongi Hamdi, Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU à Bamako et chef de la Mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations-Unies pour la Stabilisation du Mali (MINUSMA) fait ses valises pour rejoindre son pays (la Tunisie) où il est pressenti comme ministre.
En apparence, il s’agit d’une fin (ordinaire) de mission internationale que couronne une fonction ministérielle au bercail. En réalité, on entrevoit un séjour plus ou moins abrégé à la tête de la mission la plus meurtrière pour les casques bleus, la plus vorace en staff onusiens (constamment engloutis) et, enfin, la plus chargée de frictions ou de heurts entre le gouvernement du pays souverain et New-York.
En effet, Mongi Hamdi a pris officiellement ses fonctions le 15 janvier 2015, à Bamako, où il a également pris le relais du Néerlandais Albert Gerard Bert Koenders, premier patron de la Minusma, créée en avril 2013, par la résolution 2100. Soit moins de deux ans – à peine quinze mois – de présence effective pour chacun des deux Représentants spéciaux du Secrétaire général Ban Ki-moon. Même brièveté ou interruption de carrière chez les numéros deux de la Minusma. On se rappelle que le Sénégalais Abdoulaye Bathily, adjoint de Bert Koenders, avait quitté le Mali sur la pointe des pieds. Sort un peu similaire pour son successeur, le Béninois Arnaud Antoine AKodjènou qui aurait démissionné pour convenances personnelles. La seule certitude étant que son départ fut visiblement brusque. Last but no least, le Général rwandais, Jean-Bosco Kazura, fut soudainement limogé.
Mongi Hamdi, en fin inopinée de mission, a eu son lot de difficultés sur place. D’abord, c’est l’affaire d’Anéfis, avec l’annonce, en août 2015, de la création d’une zone-tampon autour de Kidal qui l’a mis sur la sellette dans la presse. Ensuite, les péripéties autour de la prise d’otages dans un hôtel de Mopti, ont brisé un ressort entre le gouvernement de Bamako et le Représentant de l’ONU. A cette occasion dramatique, l’Etat du Mali (sans aéronefs militaires) avait demandé à la Minusma un moyen aérien pour catapulter ses gendarmes de choc à Mopti. Refus de la Minusma et colère du ministre de l’Intérieur d’alors, le Colonel Sada Samaké, qui menaça de réquisitionner l’appareil puis d’expulser le Représentant de l’ONU.
Il s’y ajoute les irritations itératives du gouvernement de Bamako devant l’attitude « complaisante » de la Minusma à l’endroit du Mouvement national de Libération de l’Azawad (MNLA) ; notamment depuis la signature de l’Accord d’Alger, le 15 mai dernier. Toujours, d’après nos bonnes sources, Ban Ki-moon va nommer incessamment un ancien ministre tchadien à la tête de la maudite Minusma qui – en moins d’un mois – casse la carrière de son boss et la pipe du Colonel commandant en second du contingent guinéen à Kidal.
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