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Assises de la Cour d’Appel de Bamako : Korotimi Diarra et Almamy Sanogo, accusés d’avortement et de complicité, condamnés à 2 ans avec sursis
Publié le lundi 14 decembre 2015  |  Le 22 Septembre
Ouverture
© aBamako.com par A.S
Ouverture de la Cour d’assises de Bamako
Bamako, le 05 octobre 2015 la Cour d’assises de Bamako a ouvert sa séance contre les crimes et délits




Korotimi Diarra, née vers 1961 à Mièna, cercle de Koutiala, matrone de son état avec trente ans de carrière, et Almamy Sanogo, aide-soignant, né le 27 décembre 1992 à Kola, cercle de Koutiala, ont été condamnés pour des faits difficiles à qualifier en matière pénale, qui se sont produits en janvier 2015 à Miéna, à 2 ans d’emprisonnement avec sursis..

Binta Togora, épouse de Youssouf Coulibaly depuis trois ans, en était à sa deuxième grossesse lorsqu’elle décida d’y mettre fin. Elle sollicita les services d’Almamy Sanogo, aide-soignant, qui la mit en contact avec Korotimi Diarra. Après quelques hésitations, celle-ci donna à Binta un produit pour l’ouverture du col de l’utérus.

Binta rentra en famille et perdit beaucoup de sang. Il s’ensuivit d’autres maladies dont les différents soins apportés ne purent venir à bout. Quelques semaines plus tard, elle décédera, et son mari sera informé que son décès serait dû à un avortement.



Une enquête fut ouverte, Korotimi Diarra et Almamy Sanogo furent poursuivis pour avortement et complicité et reconnurent les faits à l’enquête préliminaire, en tentant de les justifier devant le magistrat instructeur.

A la barre, Almamy Sanogo, interrogé en premier lieu, dira qu’il était venu à Mièna pour un stage de formation au CSCOM. Un jour, il fut abordé par Binta, qui lui dira de lui venir en aide pour interrompre une grossesse, vu la situation de sa famille. Almamy eut pitié d’elle et la conduisit au CSCOM chez Korotimi, qui procéda à un acte médical.

Après quelques saignements, Binta recouvrit la santé et recommença même à aller à l’école. Trois mois plus tard, elle se plaignit d’une autre maladie, se rendit au CSCOM et y rendit l’âme, toujours selon Almamy.

Korotimi déclarera qu’un jour Almamy était venu la voir pour lui dire qu’il était l’auteur d’une grossesse indésirée, en lui demandant de lui venir en aide. Elle utilisera pour ce faire un produit pour les ulcères gastriques et les infections. Après l’administration de celui-ci, ajoutera-t-elle, j’ai passé trois mois sans revoir la fille en question. Quelques semaines après, elle est revenue en se plaignant de diverses maladies, dont le paludisme. Finalement, elle rendit l’âme le 22 mars 2015.

Le Médecin-chef Gaoussou Kamissoko, appelé à témoigner, affirmera qu’il était en congé au moment des faits Mais, informé par son infirmier du décès, il fera à la patiente un examen complet, qui n’a montré aucune trace d’avortement. Pour le Dr, Binta souffrait d’une infection respiratoire aigue qui l’a emportée.

Le ministère public, représenté par Lassine Samaké, dans son réquisitoire, demandera de quoi était décédée Binta Togora, avant de demander à la Cour de retenir Almamy Sanogo dans les liens de l’accusation de complicité et Korotimi dans eux d’avortement, en leur accordant le bénéfice des circonstances atténuantes, la plainte de la famille de la défunte ayant été retirée depuis l’enquête préliminaire.

L’avocat de la défense Me Lassine Diakité, a estimé quant à lui que le ministère public faisait une confusion d’infractions. Selon lui, il s’agissait de traitement de preuve simple, car, dans le dossier, il n’est ressorti nulle part que la mort ait été causée par un avortement ou une tentative d’avortement.

Grace à la brillante plaidoirie de l’avocat, la Cour, présidée par Mohamed A Maiga, a condamné les deux accusés à 2 ans de prison avec sursis.

Adama Bamba
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