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Mamadou Blaise Sangaré à propos des membres de la famille présidentielle aux affaires: « C’est par leurs compétences qu’ils occupent ces postes »
Publié le mardi 15 decembre 2015  |  Le Tjikan
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© aBamako.com par mouhamar
Le premier ministre Moussa MARA à la rencontre de la majorité présidentielle
Bamako, le 24 avril 2014 à l`hôtel Lagon. Le premier ministre, Chef du gouvernement, Son Excellence Moussa MARA était à la rencontre de la majorité présidentielle.




C’est, du moins, une déclaration faite par Mamadou Bakary Sangaré dit Blaise, conseiller spécial du président de la République par rapport à la présence des membres de la famille présidentielle dans la gestion des affaires de l’Etat. C’était samedi dernier lors du 7ème numéro du Grand Débat Economique de l’Association Forum de la Presse dans la salle de conférence de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali (CCIM). Lui et le Pr Abdoulaye Niang, Economiste et Universitaire étaient les invités avec comme modérateur Issa Fakaba Sissoko, journaliste.

Le 7ème numéro du Grand Débat Economique avait pour thème: « comment lutter contre la corruption au Mali ? Quelles sont les causes du phénomène et ses conséquences sur l’économie nationale. Quelles sont les solutions pour anéantir ou réduire ce fléau ? ». Le dernier rapport de Transparency International qui a classé le Mali 3ème pays le plus corrompu d’Afrique avec toutes les couches sociales concernées était aussi au cœur des échanges.

D’entrée de jeu, Mamadou Bakary Sangaré dit Blaise s’est montré en déphasage avec les résultats de ce rapport de Transparency International. Selon lui, les enquêtes de ce rapport n’ont pas atteint un échantillonnage à hauteur de souhait. C’est pourquoi, il remet en cause la fiabilité des résultats obtenus par cette organisation. Cette idée était également partagée par le Pr Abdoulaye Niang. S’agissant de la lutte contre la corruption, Mamadou Bakary Sangaré dit Blaise a rappelé que la présentation d’une opération d’enquête et les commentaires font deux choses: la régularité de l’opération et la moralité de celle-ci. Selon lui, les gens ont tendance à confondre ces deux.



Faisant référence aux rapports du bureau du Vérificateur Général et de la Section des Comptes de la Cour Suprême, Abdoulaye Niang a laissé entendre qu’il existe la corruption dans notre pays. Selon lui, il est important de mettre la famille à l’écart de la gestion du pouvoir sinon il serait difficile de lutter contre la corruption.

« Quand IBK a décidé de venir au pouvoir, c’est avec une idée de remettre le Mali sur le droit chemin. Dans la publication des rapports d’enquêtes, il faut toujours appliquer l’état de droit. Sans cela, la dignité des concitoyens innocents sera bafouée et il n’y aura aucun autre moyen pour le réparer », a indiqué M. Sangaré.

Pr Niang a rappelé certains faits qui ont défrayé la chronique tant au Mali qu’à l’extérieur. Il s’agit de l’affaire Michel Tomi, l’achat de l’avion présidentiel et celui des matériels militaires. En réponse à ces questions soulevées, Blaise Sangaré, sans nier les relations existantes entre les deux hommes, a expliqué que tout ce qui a été dit sur IBK dans l’affaire Tomi était fait avant son arrivée au pouvoir. « Tous les hommes politiques ont des relations plurielles. Celles-ci peuvent être utiles pour eux avant d’occuper le poste du président de la République. Cela ne doit pas être pris en mal pour nuire à la sincérité de l’homme », dira Blaise Sangaré.

Par rapport aux membres de la famille du président aux affaires, Blaise Sangaré estime cela ne doit pas être vu en mal puisque c’est par leurs compétences qu’ils occupent ces postes.

Parlant des causes de la corruption au Mali, le Pr. Niang souligne la violation des droits des fonctionnaires car selon lui, le problème de salaire est extrêmement important dans la lutte contre la corruption. « Quand les salaires sont dérisoires et ne couvrent pas les charges, alors les fonctionnaires volent ou tentent, soit, d’être corrompu, soit de corrompre des concitoyens », a expliqué Pr Niang.

Pour Blaise Sangaré, « la question de salaire est importante, mais quand l’ambition dépasse les moyens, on sera tenté d’avoir ce qui ne nous appartient pas ».

Parlant des perspectives dans la lutte contre la corruption, Blaise Sangaré a signalé que le président de la République a ses propres convictions. Et son engagement dans ce sens est très fort.

Pr. Niang pour sa part dira que la lutte contre la corruption a eu des fortunes diverses parmi lesquelles l’opération taxi. En réplique, M. Sangaré dira que la chaîne de corruption soulignée par le Pr Niang est un patrimoine commun de tous les Maliens. Avant de rappeler que la loi portant sur la lutte contre l’enrichissement illicite, votée en 2014 sera appliquée et les coupables seront punis et purgeront leurs peines. Pour cela, dit-il, IBK a instruit aux institutions judicaires de jouer pleinement leur rôle.

« Le Mali a une très bonne loi et de bonnes structures, mais c’est l’application qui pose problème. Auparavant, les gens se suicidaient quand ils étaient accusés de vol, mais aujourd’hui, les gens sont fiers de voler et des parents encouragent même leurs enfants dans ce sens », a-t-il déploré.

Blaise Sangaré a rappelé que le président IBK a dit dans une de ses interventions que rien ne sera plus comme avant. Selon lui, ces propos ont tout leur sens. Et l’adoption de la loi contre la corruption est l’amorcement de l’application de cet engagement. Comme solutions contre la corruption, Blaise Sangaré propose des sanctions administratives et pénales.

Boubacar Diarra
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