Après le coup d’état du 22 mars, le capitaine Sanogo dans le souci d’expliquer les raisons du putsch aux autorités religieuses, les avait invitées à Kati. Ainsi, on a assisté à un ballet des chefs religieux à Kati. Tous sont venus écouter le militaire et lui donner des bénédictions. Le grand absent fut le chérif de Nioro Mohamed Ould Cheicknè dit Bouyé. Son absence n’était pas due à un défaut d’invitation car le capitaine avait dépêché des émissaires plusieurs fois à Nioro.
Enfin, Bouyé s’est rendu, jeudi 17 mai, au Camp de Kati. Il a logé dans la résidence du capitaine Sanogo avec lequel il a eu des entretiens. Si rien n’en a filtré, le Chérif a cependant déclaré à la presse qu’il avait effectué le voyage de Nioro exclusivement pour le capitaine et qu’après, il retournerait sur à Nioro sans rencontrer aucun autre responsable à Bamako.
Le Chérif était accompagné d’une forte délégation de religieux à son arrivée à Kati. On parle de 200 personnes. Il a été reçu à l’entrée de Bamako par le capitaine Sanogo, les imams de Kati et une foule de croyants. La délégation s’est rendue à la résidence du capitaine où le guide religieux a pris ses quartiers. Le Chérif a placé sa visite dans un cadre privé. A travers lui, le capitaine reçoit un soutien de taille. En effet, les Hamallistes pensent que cette visite est la preuve que le Chérif soutient le capitaine. Bouyé aurait donné des conseils au capitaine pour sortir le Mali de l’impasse. Un Hamalliste commente: « Avec la visite de Bouy, Inchallah, Sanogo ne sera pas un problème pour le pays! ». Au cours de cette visite qui a duré une journée, plusieurs personnalités religieuses de Kati, de Bamako et des membres du Haut conseil islamique, avec à leur tête Mahmoud Dicko, sont venus échanger avec le Chérif. Ce dernier a prié pour la paix et l’unité au Mali. Heureux, le capitaine Sanogo lui a offert un cheval blanc. Les mauvaises langues voient dans cette visite la volonté du chérif de saluer celui qui a fait chuter ATT, le tombeur du général Moussa Traoré, un fidèle Hamalliste.