Après la région de Sikasso en août 2015, le président de la République du Mali, Ibrahim Boubacar Keïta, a effectué du 7 au 12 décembre 2015 une tournée dans la région de Ségou. Il a tenu à être à l’écoute des populations pour enregistrer leurs préoccupations et y trouver des solutions idoines.
C’est par la ville de Barouéli que le président de la République a entamé son périple dans la région de Ségou. Et ce sont par des chants, des danses du terroir et des marionnettes que les villageois l’ont accueilli. Ce voyage vise principalement à partager les soucis des populations.
Dans discours de bienvenue, le maire de la localité, Youssouf Simaga, tout d’abord a souhaité la bienvenue au président et à sa délégation, avant de mettre un accent sur les efforts du gouvernement dans la normalisation du pays, notamment sur les plans sécuritaire, alimentaire, agricole… Selon le maire de Barouéli, son cercle a besoin d’électricité, d’un marché moderne, d’une extension du lycée et du bitumage de la route Tamani-Barouéli.
Prenant la parole, le chef de l’Etat rassuré la population qu’il mettra tout en œuvre pour que ses attentes puissent se réaliser. Une visite aux notabilités a clôturé cette étape.
Après Barouéli, le cortège présidentiel a pris la route de Ségou, capitale des Balazans et c’est aux environs de 16H 30 mn que la délégation présidentielle est arrivée sur le lieu de cérémonie, avec une foule nombreuse sortie pour les accueillir. Là, le président IBK a procédé au lancement officiel des travaux de la route en 2X2 sur 7km entre Ségou et San, qui coûteront 11 milliards de Fcfa. Ensuite, il lancé ceux de la construction de l’échangeur au carrefour de Markala et de l’aménagement de 10 km de voirie pour un montant total de 8 milliards de Fcfa. Financés par Banque ouest-africaine de développent (BOAD), ces projets s’inscrivent dans le cadre de la mise en œuvre du Programme des actions prioritaires en matière d’infrastructures routières, initié par le gouvernement de la République du Mali à travers le ministère de l’Equipement, des Transports et du Désenclavement. C’est ainsi que la République du Mali a pu obtenir un prêt auprès de la BOAD afin de réaliser une partie de ce programme. L’objectif principal de ces activités est de décongestionner le trafic à l’entrée Est en permettant l’écoulement du trafic.
Le Mali étant un pays enclavé, l’échangeur permettra d’assurer la fluidité et la sécurité du trafic ; d’atténuer la congestion du trafic ; de faciliter l’évacuation des eaux pluviales et d’améliorer le cadre de vie des populations riveraines.
«La ville de Ségou relie plusieurs régions du Mali et des pays de la sous-région. Ainsi, cet échangeur permettra la fluidité de la ville surtout en période de foires et surtout en période de festivals», a déclaré IBK, avant d’ajouter que d’autres régions du Mali bénéficieront d’un ouvrage similaire.
Quant au maire de Ségou, Youssouf Simaga, il a félicité le gouvernement pour ses efforts dans la stabilité du pays et a demandé de l’emploi pour la jeunesse ségovienne et la présence de l’EDM dans la région.
Apres le ministère des Transports, ce fut celui du Commerce et de l’Industrie de rentrer en scène avec la pause de la première pierre de sept (7) nouvelles lignes industrielles du Moulin Moderne du Mali (M3) du Grand Distributaire Céréalier du Mali (GDCM). Elles coûteront 36 milliards de Fcfa, avec un délai de travaux d’exécution de 18 mois. Cette nouvelle unité industrielle sera financée par la Banque ouest-africaine de développement (BOAD), la Banque atlantique, le Groupe Moulin Moderne du Mali et elle créera 400 emplois directs et plus de 100 emplois indirects. Une véritable aubaine pour la jeunesse ségovienne !
IBK dans la Zone Office du Niger : 180 cages flottantes et un château d’eau inauguré
Pour son deuxième jour dans la quatrième région du Mali, IBK s’est rendu dans la Zone Office du Niger afin de partager les préoccupations des populations. C’était le mardi 8 décembre 2015. A l’Office, il a commencé par Kolongo en visitant le son canal, puis la ville de Mancina où il a inauguré un château d’eau. Avec la volonté politique du président de la République d’allouer 15 % du budget national à l’agriculture et son fort engagement de développer l’Office du Niger avec l’appui des partenaires financiers du Mali, l’Etat malien ambitionne de couvrir une large part à la culture du riz et en être premier exportateur dans la sous-région. Les programmes de diversification des cultures et les activités d’élevage de poissons, de bovins, d’aviculture et d’agroforesteries contribueront à augmenter sensiblement les revenus des exploitants. Cette visite du canal de Kolongo s’inscrit dans le cadre de la construction, de l’installation et d’empoissement de cages flottantes. Ce projet sera financé par le Fonds national d’appui à l’agriculture et l’Apej pour un montant global de 1 800 000 000 Fcfa. Et cela, synergie d’actions avec le ministère du Développement rural et celui de l’Emploi, de la Formation professionnelle, de la Jeunesse et de la construction citoyenne. Ce projet vise comme objectifs : d’organiser et de former 900 jeunes dont 32 de femmes à la conduite de la pisciculture en cage ; d’installer et d’empoissonner 180 cages flottantes ; de fournir 540 tonnes d’aliments poissons ; de fournir 2 340 000 alevins et de fournir plus de 180 pirogues.
Signalons qu’on aura au total 180 kits et qu’un kit coutera 5 720 000 Fcfa pour un cycle de production de 6 mois. Ce projet permettra, entre autres, de diminuer le chômage des jeunes avec des emplois permanents ; d’augmenter le revenu des bénéficiaires ; de diminuer la quantité d’importation de poissons.
Quant à l’étape de Macina, elle a été marquée par l’inauguration d’un château d’eau. Ce château d’eau a été financé par la Banque africaine de développement (BAD), pour un montant de 360 000 000 Fcfa. Il est composé de 10 700 mètres linéaires de long ; de 16 bornes fontaines ; 12 branchements particuliers et un forage d’alimentation de 21 m3.
Pour le maire Karim Tangara, «c’est un plaisir pour tout le cercle de Macina d’accueillir le président de la République pour cette inauguration. Nos femmes n’auront plus de problèmes d’eau potable et nos enfants seront protégés des maladies diarrhéiques liées aux eaux troubles».
Il ajoutera qu’en dehors de ces réalisations, son cercle connaît des difficultés, notamment des problèmes de terres aménagées, des ouvrages d’assainissement pour le drainage des eaux de pluies et surtout, des matériels militaires pour les gardes-frontières. En retour, le président de la République a promis 200 000 ha pour la prochaine campagne.
Niono : 100% électrifié, soulagement pour la population
Toujours dans le cadre de sa tournée ségovienne, le président IBK s’est rendu le mercredi 9 décembre 2015 à Niono dans l’Office du Niger et a profité pour visiter le centre de production des matières agricoles. Cette étape de Niono vient marquer le troisième jour du voyage du président de la République. Là, IBK a inauguré un poste de transformation d’électricité et visité un centre de production agricole et s’est largement informé sur le projet de renforcement du réseau électrique interconnecté de 63 KV entre les villes de Ségou-Markala-Niono. L’objectif de ce raccordement de la ville de Niono au réseau interconnecté est de procéder à l’arrêt de la centrale thermique existante. Ce projet va permettre également d’améliorer l’alimentation en électricité de de Markala ; d’électrifier les localités de la Zone Office du Niger ; de fournir l’électricité aux unités agro-industrielles de la zone.
Rappelons au passage que le nombre d’abonnés en électricité est de 348 631 en 201(dont 150 000) contre 313 621 en 2013. Le système électrique de l’EDM-SA comprend un Réseau Interconnecté (RI) desservant trente-trois localités, dont la capitale Bamako ; vingt-trois Centres dits Isolés (CI) à production autonome par localité et deux centres directement reliés au réseau ivoirien.
Après les mots de bienvenue du maire de Niono, Moriba Coulibay, qui a profité pour féliciter les actions du gouvernement pour la stabilité du pays, en passant par les cinquante logements sociaux offerts par le président de la République, il poursuivra qu’«en dehors de ses actions, ma population souffre du chômage de la jeunesse, du manque de superficies agricoles exploitables, du curage du collecteur qui traverse la ville et de l’assainissement de la ville».
Quant au président IBK, il répondra : «Avec le temps et la confiance que la population de Niono place en moi et à mon gouvernement, des solutions rapides et pérennes seront trouvées à vos préoccupations».
Précisons que la Société Coopérative Artisanale des Forgerons à l’Office du Niger (SOCAFON) a été créée en 2003, suite à la mutation de la Coopérative Artisanale des Forgerons de l’Office du Niger (FACON) créée en 1996 et soutenue par la coopérative néerlandaise à travers le projet «Amélioration de la Riziculture Paysanne à Office du Niger (ARPON). La SOCAFON comprend 22 ateliers dans la Zone Office du Niger et un atelier central à Niono. Elle compte développer un programme de recherche et d’adaptation de prototype de matériels agricoles pour l’agriculture malienne et de couverture totale des besoins nationaux, voire sous-régionaux.
«C’est un véritable joyau. Cette société permettra à nos forgerons de se former, de vendre et d’acheter ce qu’il fabrique dans toute la Zone Office du Niger», s’est réjoui IBK.
Tominian et San : Encore des actions salvatrices d’IBK
L’inauguration de la centrale hybride photovoltaïque de Tominian et la pose de la première pierre du Centre d’Autopromotion de la Femme et de l’Epanouissement de l’Enfant (CAFE) de San par Ibrahim Boubacar Keïta était prévue pour le jeudi 10 décembre 2015. La cérémonie d’inauguration de la centrale de Tominian témoigne des ambitions du président de la République et de son gouvernement de donner l’électricité à la majorité de la population malienne, à l’horizon 2018, gage du développement économique et social du pays. En effet, dans le cadre de la mise en œuvre de la Politique énergique nationale, notamment à travers le développement des énergies renouvelables, la société Energie du Mali (EDM-Sa) s’était engagée dans un programme de réduction du diesel au niveau des centres isolés. Ce projet d’électrification comprend : une centrale solaire avec un champ solaire photovoltaïque de 400 KVA et une centrale thermique avec deux groupes électrogènes de 400 et 250 KVA.
Apres les mots de bienvenue du maire, Mme Néma Théra, a dit ceci : «Malgré les efforts du gouvernement dans le développement local, des difficultés majeures subsistent dans le domaine des infrastructures routières, de l’emploi des jeunes, de l’habitat». Selon elle, les installations électriques ont permis de renforcer le réseau de distribution électrique de 8km et de réaliser un réseau d’éclairage public. Le coût total de ces travaux s’élève à environ deux milliards cent quinze millions (2 115 300 000) Fcfa. Et pour la concrétisation de cet important projet, c’est l’entreprise malienne ZED-Sa qui a exécuté les travaux pour un délai de 8 mois. La Banque pour l’Industrie et le Commerce (BCI) et la Banque Of Africa (BOA) sont les partenaires financiers. Les objectifs du projet est de réduire la dépendance énergétique du Mali en produits pétroliers ; d’améliorer la continuité et la qualité du service public de l’électricité ; et enfin, de réduire le coût de production de l’électricité à travers la promotion des énergies renouvelables.
Après Tominian, c’est l’arrivée à Mandiankuy du président qui fut émouvante, car il a permis aux populations de se revigorer, par le passé et d’appartenir à une Nation. Le goudronnage de la route Benena- Mandiankuy est un véritable souci pour elles. Et le président IBK dira que ce tronçon ne sera qu’un lointain souvenir, car son ministère enn charge de la question prendra des dispositions afin de résoudre le problème.
La pose de la première pierre du Centre d’Autopromotion de la Femme et l’Epanouissement de l’Enfance (CAFE) de San a été le deuxième temps fort de la journée du jeudi. Ce centre sera bâti sur une superficie de 10 ha et comprendra 5 filières de formations.
Pour le maire de San, Sina Oumar Traoré, c’est une grande joie pour la ville d’accueillir le président de la République et sa délégation, mais sa localité a besoin d’un certain nombre de projets, notamment, l’aménagement de nouvelles parcelles agricoles ; la réalisation d’un pont ; le bitumage sur la route San-Beledjen ; la réalisation de bornes fontaines et la valorisation du Sankemon, une véritable fierté de la localité.
Pour sa part, le président IBK a fait des promesses pour la ville et c’est par une visite aux chefs coutumiers et traditionnels que cette étape de Tominian et San a pris fin.
Développement de la région de Ségou
IBK promet du courant pour Bla, Un héliport pour Ségou et une centrale solaire
Pour son cinquième jour dans la capitale des Balanzans, le président de la République s’est rendu successivement à Bla, dans le camp Cheick Amadou Tall et dans la commune de Pélengana. C’était le vendredi 11 décembre 2015.
Parmi tous les cercles de la région de Ségou, Bla est certainement le plus proche de sa capitale régionale (seulement à 80 km) et compte 17 communes, un carrefour, mais aussi celui qui manque de beaucoup d’infrastructures de développement communautaire. La visite du président IBK a été symbolique, une aubaine, car elle a permis aux populations de dire ouvertement leurs préoccupations au chef de l’Etat. Ainsi, c’est sur des banderoles ou en tenant des lampes à pétrole que ces populations vont s’exprimer. En effet, sur certaines banderoles, on pouvait lire : «La route Bla-Falo est un calvaire pour les populations» ou «Lycée pour Yangasso afin d’atténuer les souffrances de nos enfants après leur Def». Ainsi, pour le maire de Bla, Soungalo Mallé, les conditions de vie sont précaires, car l’électricité n’étant pas un luxe, la commune en manque et le KW est à 280 Fcfa. «Nous manquons de routes, d’un centre sportif, de l’emploi pour la jeunesse, d’une usine d’égrenage de coton», a déploré le maire.
Prenant la parole, le président IBK, s’est dit ému et que jamais, il n’a été séduit par les paroles des populations. Il ajoutera qu’on l’avait toujours trompé à Bamako. «C’est pourquoi, je suis là et je m’engage à vous donner l’électricité d’ici la fin de l’année 2016» a-t-il conclu.
Après la commune de Bla et la prière du vendredi, le président de la République et sa délégation se sont rendus au camp Cheick Amadou Tall de Ségou, 2ème camp militaire du Mali. Là-bas, il a procédé à la décoration de vaillants militaires qui se sont battus pour la Nation. Ainsi, ce sont 20 militaires de l’Armée de Terre, du Génie Militaire, de la Garde Nationale, de la Gendarmerie Nationale, de la Direction des Transmissions et des Télécommunications des Armées qui ont été décorés. Quatre (4) médailles ont été décernées : La Médaille de la crise de la valeur militaire ; la Médaille du mérite militaire ; la Médaille de blessé et la Médaille commémorative de campagne.
La sécurité d’un pays ne peut jamais se faire, sans une armée bien formée, compétitive et digne. L’ayant bien compris, le président IBK a promis des hélicoptères de combat et un héliport pour le camp de Ségou ; d’augmenter le salaire des militaires et très prochainement, de faire un recrutement massif dans l’armée. «L’armée est à l’image du pays et je n’accepterai plus de voir un militaire en haillon ou mal habillé», a-t-il conclu.
C’est par un déjeuner de troupes que le président à terminé sa visite dans le camp Cheick Amadou Tall. Pour finir, la journée du vendredi 11 décembre, riche en couleurs, le président de la République a procédé à la cérémonie de pose de la première de la Centrale solaire de Ségou- Pélengana. Cette centrale thermique sera une première dans toute l’Afrique de l’Ouest, avec une capacité de 33 MWC ; produira annuellement une quantité moyenne d’énergie estimée à 57 000 KWH et sera construite sur une superficie de 87 hectares.
Rappelons que cette centrale solaire de Pélengana sera photovoltaïque et la durée des travaux est de 12 mois. Le coût du projet est estimé à 33,2 milliards de Fcfa et financé par la Banque mondiale. Les 25% restants, soit plus de 8 milliards de Fcfa, seront fournis en capitaux propres par les partenaires du projet. Durant la phase de construction, le projet créera plus de 200 emplois locaux.
Souleymane Sambou SIDIBE, Envoyé spécial