C’est en principe hier, 15 décembre 2015, que la Minusma commence le processus de cantonnement des ex-rebelles, mais des écueils restent encore à franchir. Et l’agenda des acteurs va en défaveur de retour définitif de la paix dans notre pays.
Alors qu’il constitue une étape décisive dans le processus de paix, le cantonnement butte à des questions d’interprétations. Au moment où une partie des groupes signataires acceptent timidement de se cantonner, certains se focalisent sur les patrouilles mixtes. Officiellement, l’on acclame l’existence des patrouilles mixtes composées d’anciens combattants de la Cma et de la Plateforme, notamment dans la sécurisation d’une vingtaine de véhicules de la frontière algérienne à Gao et la prise effectuée par la Cma à Tombouctou. L’opération de cantonnement devra à termes permettre de connaître le nombre de combattants, la quantité des armes.
Cependant, ce qui inquiète, c’est le fait que certains durs de la rébellion optent plus pour la poursuite des patrouilles mixtes que le cantonnement. C’est le cas à Kidal où rares sont les éléments de la Plateforme qui ont accepté de se cantonner. Ils préfèrent plutôt se consacrer à des patrouilles et du coup cela crée un problème d’uniformisation de cet ultime processus de cantonnement.
Par ailleurs, dans le cercle de Tombouctou où évoluent la Plateforme et la Cma à travers sa branche Maa, le cantonnement est en cours depuis plusieurs semaines. Trois sites ont été répertoriés et certains ex-combattants ont été déjà cantonnés, notamment entre Goundam et Tombouctou, le village de Toya, au bord du fleuve Niger et à Ber au nord.
Au stade actuel, ce sont les véritables sites pilotes reconnus, alors que dans les autres parties du Nord la situation tarde à évoluer, en raison du climat de méfiance qui règne dans les régions de Gao et Kidal entre les groupes.
Nos sources font remarquer que des détails importants demeurent encore à régler ; à savoir : les modalités pour l’entretien des hommes alors que des sites de cantonnement ont été proposés par la Cma et la Plate-forme.
Harouna COULIBALY