PARIS - L'ancien ministre de l'Intérieur Claude Guéant (UMP) a averti mardi que la guerre au Mali, où la France a lancé vendredi une offensive anti-islamistes, ne serait "pas facile", en raison notamment de l'équipement et du sens tactique des jihadistes.
Sur Canal +, l'ex-secrétaire général de l'Elysée, bon connaisseur de
l'Afrique, a observé : "les jihadistes qui se sont installés au nord du Mali
sont des gens dont les effectifs se sont beaucoup augmentés en l'espace d'une
année, une année et demie".
D'autre part, a poursuivi M. Guéant, "ils se sont puissamment armés en
puisant dans l'arsenal de Kadhafi en Libye, dans le désordre ambiant. Certains
faisaient d'ailleurs partie de ses troupes comme mercenaires et sont partis
avec leur armement".
"Nous avons pu observer, en accompagnant ces dernières années les troupes
de certains pays qui menaient des raids contre des islamiques au Mali, qu'ils
sont très mobiles, très tacticiens, si je puis dire comme des poissons dans
l'eau dans leur univers du désert, dans les populations", a encore dit le
proche de Nicolas Sarkozy.
"Ce sera une guerre qui ne sera pas facile, ça c'est vrai. La question pour
nous sera de savoir jusqu'où aller, où nous arrêter", a dit M. Guéant.
Pour lui, "il faut que les troupes africaines prennent la relève, que nous
soyons en appui de ces troupes".
"Nous aurons dans quelques semaines de l'ordre de 3.300 soldats de
différents pays d'Afrique", a poursuivi M. Guéant. "Il faut se préparer à
mener seuls des opérations en soutien de l'armée malienne qui, il faut bien le
dire est dans un piteux état, pendant quelques semaines".
Evoquant les quelque 2.500 soldats français qui seraient engagés à terme
sur ce front, il a assuré : "nous pouvons tenir quelque temps avec cet
effectif".
