L’actuel Premier ministre Modibo Kéita se dit fatigué. Avec l’âge, il est rattrapé par l’usure. Aussi projette-t–il de partir des bords du fleuve Djoliba d’ici quelques mois. Cette nouvelle a été prise au rebond par certains proches du pouvoir à l’origine d’un bras de fer latent entre Bacari Tréta ministre de l’Agriculture qui traine des casseroles derrière lui et impliqué dans des dossiers scandaleux et Mamadou Igor Diarra ministre des Finances auréolés du renflouement des caisses de l’Etat mais handicapé par sa jeunesse mais aussi indexé d’avoir mené une chasse aux sorcières contre des cadres compétents au profit de certains dont la gestion en matière d’orthodoxie financière laissent à désirer et qui roulent pour lui.
Le Premier ministre Modibo Kéita est un cadre honnête, réputé gros travailleur et sérieux. Rompu par l’âge, il souhaitait se reposer et partir à la fin de l’année 2015, date repoussée à juin 2016. Il faut savoir que Monsieur Kéita a du mal à guider l’actuel attelage gouvernemental. Raison : des ministres ne travaillent pas. En voulant les débarquer, IBK lui aurait instruit de les garder. Pour éviter un clash et faire savoir que tout allait pour le mieux, il a décidé de rester jusqu’à la date sus -citée. Mais la situation créée à Bla aurait fini de convaincre IBK que son Premier ministre avait raison. C’est pourquoi le Châtelain de Sébénikoro veut prendre des sanctions, comme toujours, mais sans résultats, hélas !
Mais, il faut croire que le départ du serviteur de la nation qu’est Modibo est imminent. Face à cette éventualité, deux clans s’affrontent dans une sorte de guerre larvée : Bocari Tréta et Mamadou Igor Diarra.
Le premier clan s’accommode du RPM qui veut un Premier ministre issu de ses rangs. Le second, qui veut un gestionnaire pur et dur, se range derrière Mamadou Igor et dont la candidature est soutenue aujourd’hui par Karim Kéita, selon des informations, et appuyée par Diawara de la sécurité d’Etat
Au lieu de diriger le pays comme le souhaite le président, les protagonistes du gouvernement se livrent une guerre sans merci pour le contrôle de l’appareil gouvernemental, relais vers la gestion des affaires.
IBK est convaincu qu’on ne lui tient plus le langage de vérité. Il sait qu’il est entouré par des déprédateurs dont la conduite quotidienne nuit à sa réputation. C’est pourquoi le changement est nécessaire. Pour le bonheur du Mali.
Issiaka Sidibé
Source: Le Matinal