Les participants à la conférence-débats du Parena, le samedi 12 décembre 2015 au Centre international de conférence de Bamako, ont assisté à une passe d’armes entre le professeur Younouss Hamèye Dicko, représentant la majorité présidentielle et les opposants Mahamadou Kéita et Souleymane Koné, respectivement secrétaire général et 1er vice-président des Fare Anka Wuli.
C’est Pr. Dicko qui, intervenant après la déclaration liminaire de Tiébilé Dramé, avait trouvé le conférencier, jugé trop excessif dans ses accusations portées à l’encontre du gouvernement. Surtout que Tiébilé Dramé avait accusé le gouvernement d’être parti à Alger sans vision.
« Les objectifs n’étaient pas les mêmes à Ouaga qu’à Alger. Le gouvernement a été honorable à Alger pour obtenir cet accord. Il faut être courageux pour voir les moyens d’action du gouvernement, malgré les forces centrifugeuses sur le terrain. Le gouvernement ne fera pas de cadeau à personne par rapport à l’intégrité territoriale, la souveraineté nationale. Le gouvernement est en train de tout faire pour que le Mali ne soit pas un no man’s land où chacun viendra faire ce qu’il veut. Des moyens d’action sont en train d’être mis en place et la situation va changer bientôt », a expliqué Younouss Hamèye Dicko.
Après avoir réclamé et obtenu la parole, le secrétaire général du parti Fare Anka Wuli, Mahamadou Kéita n’a pas porté de gants face à cette justification du professeur Dicko.
« Si on ne fait pas attention, c’est le président IBK qui risque de nous faire perdre le Mali, et non l’opposition, la Plateforme, ni la Coordination. Si la majorité a une vision, qu’elle nous la présente. Elle en avait pas à Alger », a expliqué le secrétaire général du parti de Modibo Sidibé. Mahamadou Kéita est même allé loin. « Depuis votre avènement au pouvoir, vous avez eu d’autres priorités que celles du Mali ».
C’est sur ces entrefaites que le président du RDS est revenu aux pupitres, dans tous ses états. « C’est vous qui avez laissé le Mali dans le désordre, dans une espèce de lâcheté, parce que c’est vous qui étiez aux affaires avant 1991 et jusqu’il y a deux ans. Vous avez fui le peuple du Nord. C’est vrai qu’on est en démocratie et chacun peut parler, mais…On ne vous demande pas de raser les murs, mais vous devrez être discrets ».
Pr. Younouss Hamèye Dicko croyait avoir clos le débat, que nenni. Le 1er vice-président des Fare Anka Wuli, Souleymane Koné, décida de voler au secours de son secrétaire général. Dans son intervention, M. Koné a d’abord critiqué l’action du gouvernement avant de conclure : « Pr. Dicko ne mérite pas de tenir les propos qu’il a tenus ici. Son passé trouble ne lui permet pas de tenir ces genres de propos ».
A. V. S. D.