A l`issue de consultations au Conseil de sécurité sur l`intervention française au Mali, lundi 14 janvier, l`ambassadeur français à l`Organisation des nations unies s`est félicité de "la compréhension et du soutien de tous les partenaires" de la France au sein du Conseil.
"Tous nos partenaires ont reconnu que la France agit en conformité avec la légalité internationale et la charte de l`ONU", a déclaré Gérard Araud. Il a réaffirmé que la priorité pour la France était "la mise en œuvre rapide de la résolution 2085 de l`ONU", adoptée le 20 décembre.
Cette résolution autorise le déploiement à terme d`une force internationale, essentiellement africaine – baptisée "Mission internationale de soutien au Mali" (Misma) – afin de reconquérir le nord du Mali, aux mains d`islamistes armés, mais elle invite aussi à un processus de réconciliation politique à Bamako et à des négociations avec les groupes rebelles du Nord qui se dissocieraient du terrorisme.
WASHINGTON DOUTE DES FORCES AFRICAINES
"Nous faisons tout à fait confiance à la France", a renchéri l`ambassadrice américaine Susan Rice, qui estime que l`intervention française avait une "base ferme". Mme Rice s`est félicitée de ce que "les Français aient heureusement traité de manière professionnelle la menace islamiste".
Mais elle a souligné que les Etats-Unis restaient sceptiques quant à la capacité des forces maliennes et de leurs alliés de la Communauté des Etats de l`Afrique de l`Ouest de reconquérir le nord du Mali.
"Les Etats-Unis se sont toujours posé des questions sur la viabilité du concept" de la Misma, a-t-elle reconnu, estimant que l`armée malienne avait été "mise sens dessus dessous" par la dernière offensive des islamistes.
Pour Mme Rice, il faut "revoir presque de fond en comble" le schéma de la Misma "étant donné que les circonstances sur le terrain ont beaucoup changé".
SOUTIEN LOGISTIQUE, RENSEIGNEMENT ET TRANSPORT AÉRIEN
Lundi, des responsables du Pentagone ont déclaré que les Etats-Unis échangaient des informations avec les forces françaises au Mali. "Il est de notre responsabilité de pourchasser les gens d`Al-Qaida partout où ils se trouvent", a dit le secrétaire à la défense, Leon Panetta, à bord de l`avion qui le conduisait en Europe, où il effectue une tournée d`une semaine à Lisbonne, Madrid, Rome et Londres. "Il est également de notre responsabilité de nous assurer qu`Al-Qaida n`établisse pas au Mali une base pour ses opérations en Afrique du Nord", a-t-il ajouté.
M. Panetta a précisé que face à cette menace islamiste dans la région, Washington envisageait de fournir une assistance à ses partenaires dans trois domaines : soutien logistique limité, renseignement et transport aérien.