Les travaux de la 6ième session ordinaire du Comité de Suivi de l’Accord issu du processus d’Alger devaient commencer hier vers 10 heures. Mais, la cérémonie d’ouverture n’a pu se tenir que plusieurs heures après puisque les mouvements armés de la CMA et de la Plateforme ont provisoirement claqué la porte dénonçant une mauvaise fois du gouvernement et surtout la présence des représentants de la Compis 15. Les deux anciens ennemis devenus alliés menacent que la présente session de la CSA est celle de « la dernière chance ».
Prévue pour à 10 heures, la cérémonie d’ouverture des travaux de la 6ème session ordinaire du Comité de Suivi de l’Accord d’Alger a pris hier plusieurs heures de retard. Selon un responsable de la Plateforme, cela serait lié à l’absence d’un « membre important » de la médiation algérienne qui aurait raté son vol. Cette justification n’explique pourtant pas tout. La présente réunion du CSA se tient dans un contexte tendu entre le gouvernement et les mouvements armés. Ces derniers accusent le premier de n’être pas « suffisamment engagé dans la mise en œuvre de l’accord de paix ». Le gouvernement lui réfute cette accusation, et oppose que « plusieurs actions sont entreprises dans ce sens ».
La Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) et la Plateforme ont finalement décidé de claquer la porte, et dénoncent ” l’absence de volonté du gouvernement ” d’accélérer le processus de mise en œuvre de l’accord. Selon les groupes armés, la rencontre de Bamako est “le CSA de la dernière chance “.
Joint par Studio Tamani Almou Ag Mohamed, le porte-parole de la CMA a expliqué qu’« au niveau de la CMA et au niveau de la Plateforme, nous avons constaté que la salle a été envahie par des individus qui ne sont ni de la Plateforme, ni de la CMA et qui étaient d’ailleurs plus nombreux que tout le CSA réuni. La deuxième chose, après ce qui s’est passé au Radisson hôtel, malheureusement on arrive dans une salle ouverte à tout le monde, nous avons constaté l’absence totale de sécurité et nous ne sommes pas partis par plusieurs chemins.
Ce matin, nous n’avons même pas exclu la possibilité de nous retirer complètement du processus au niveau de la CMA et de la Plateforme, si ça continue à piétiner comme ça. Cela fait 6 mois après la signature de l’accord, à chaque session on vient, on nous ramène les mêmes dossiers sur la table, on repart, on revient, rien n’est réglé… Sur le terrain, nos hommes, nos combattants et nos populations s’impatientent, nous mêmes ici on commence à perdre patience et du coup tout est envisageable. Je pense que ce CSA va être décisif, ça va être le CSA de la dernière chance. Il faut que les choses avancent ou alors que chacun prenne ses responsabilités ».
Malgré nos différentes sollicitations de nos confrères de Tamani, le gouvernement n’a pas voulu réagir.
Les travaux d’ouverture doivent aujourd’hui. La médiation doit notamment entendre les conclusions des quatre sous-comités, sur : les questions de défense et de sécurité, celles touchant aux dossiers politiques et institutionnelles, au développement socio-économique et culturel, la réconciliation, la justice et en tout dernier point les aspects humanitaires.
Il sera question également question du guide sur la méthodologie de travail du Comité de suivi et de ses mécanismes, élaboré par les experts du secrétariat permanent du comité national de coordination de la mise en œuvre de l’accord.
Avec Tamani