Faut-il réglementer les prêches au Mali ? La question est le devant de la scène à Bamako. Politiques, Magistrats, leaders religieux se prononcent sur le sujet après les tollés soulevés par les propos de Mahmoud Dicko, Président du Haut Conseil Islamique du Mali (HCIM) sur l’attaque terroriste de Radisson Blu.
La laïcité de l’Etat malien risque de connaître un sérieux coup dans notre pays si l’on prend garde. Cette remise en cause de la laïcité pourrait provenir de certains prêcheurs zélés qui se croient tout permis au nom de l’islam. Chaque jour qui passe, on assiste à la multiplication des prêcheurs qui sortent du bois pour prêcher au nom de l’islam. Les autorités ont assisté de façon passive à ces prêches tous azimuts dont la plupart déroute les citoyens dans la façon de se conduire dans la communauté.
Aujourd’hui, un mot suscite des réactions dans la capitale plus précisément au sein de la communauté musulmane du Mali. Celle-ci reste divisée sur l’interprétation des propos du président du HCIM, après avoir condamné l’attaque terroriste de l’hôtel Radisson Blu, l’a qualifié de punition divine. Il en veut pour preuve la montée en puissance de l’homosexualité contraire à l’islam et à nos coutumes et us. Des propos qui ont fait réagir plus d’un.
Le Procureur Général, près de la Cour d’Appel de Bamako a demandé au rasage des barbes et contrôle de provenance des fonds pour la construction des mosquées au Mali. En affirmant le chevronné magistrat pense que le terrorisme est encouragé quelque part une catégorie de religieux qui tire bénéfice dans ce secteur. Les propos du Procureur ont crée l’ire du directeur de la Radio Dambé et non moins chargé de communication au bureau du HCIM qui pense que l’homme de droit a touché aux racines de l’islam. Mohamed Kimbiri affirme que les propos du président du HCIM est conforme aux principes de l’islam face à qui s’est passé à l’hôtel le 20 novembre dernier.
A suite, le coordinateur du Groupement des Leaders Spirituels du Mali est monté au créneau pour demander le contrôle des prêches dans notre pays. Pour Seïd Chérif Ousmane Madani Haïdara, les prêcheurs devaient apaiser les cœurs et les esprits des Maliens ans le contexte actuel du pays. Par la même veine, ce leader religieux invite les autorités à contrôler les prêches et surtout pendant les festivités marquant la naissance du prophète Mohamed (paix et salut sur lui) qui seront célébrées le mois prochain. Tout le monde s’est rendu compte de la nécessité de bien communiquer sur les sujets intéressant la vie de la Nation. Les propos va en guerre sont à bannir parce qu’ils sont à la base des mécontentements populaires aux conséquences fâcheuses. La communauté musulmane du Mali doit comprendre ce message et se donner la main pour construire le grand Mali en quête de repères.
Par Hassane Kanambaye