Les investigations sur l'attaque meurtrière du 20 novembre contre l'hôtel Radisson Blu de Bamako, revendiquée par des jihadistes, n’avancent pas à cause des divergences de procédures des enquêteurs, composés de Maliens et d'étrangers composés d'experts de l'ONU, de spécialistes français en criminologie, des Canadiens et Belges. "Des pistes existent, mais à l'heure actuelle, l'enquête est au point mort", a affirmé une source de sécurité malienne.
Les experts étrangers ne travaillent pas "de la même manière" que les Maliens, pour relancer les investigations "il faut changer de méthodologie de travail", a-t-elle dit, refusant de fournir des détails. Des divergences confirmées, sans plus de détails, par une source de sécurité à la Mission de l'ONU au Mali (Minusma) : "Les approches ne sont pas les mêmes au sein de la commission d'enquête".
L’analyse des armes en cours aux Etats-Unis
Selon un enquêteur malien, tous sont dans l'attente de résultats d'analyses en cours aux Etats-Unis, concernant notamment les armes utilisées par les assaillants et leur ADN. Une source étrangère proche du dossier a fait état d'"une divergence" sur l'observation de possibles suspects de l'attentat actuellement en liberté.
Le 26 novembre, les forces maliennes ont arrêté à Bamako deux hommes soupçonnés d'être liés à l'attentat. Le lendemain, leurs portraits et identités ont été diffusés. Depuis, ils demeurent en détention et aucune nouvelle arrestation n'a officiellement été effectuée en lien avec l'enquête.
Deux autres suspects "activement" recherchés
D'après des sources proches du dossier, deux autres suspects étaient "activement" recherchés.
Les deux hommes appréhendés le 26 novembre "ne sont pas de gros poissons. Je dirais même que pour le moment, leur implication dans l'attaque est très, très loin d'être prouvée", a dit un autre de ses collègues.
D’où viennent donc les deux terroristes ?
Trois semaines après l'attaque de l'hôtel Radisson, qui a fait 22 victimes, l'enquête avance très lentement. Les informations qui filtrent sur les avancées sont rares et les points d'interrogation demeurent nombreux. Mais certains détails apparaissent malgré tout peu à peu.
L'identité et la nationalité des deux assaillants de l’hôtel Radisson de Bamako le 20 novembre dernier demeurent un mystère. Ils sont "certainement des étrangers", estime le procureur Boubacar Samaké, en charge de l'enquête, qui évoque la piste de combattants somaliens, mais sans exclure qu'il puisse s'agir de ressortissants maliens.
Des témoins les ont entendus parler anglais, mais aussi un autre dialecte, apparemment inconnu au Mali. Des sources proches de l'enquête affirment que l'un des assaillants avait initialement été identifié par les enquêteurs comme Malien de la communauté songhaï. Le procureur Samaké ne confirme pas.
Les deux présumes complices confiés à un juge d’instruction
Il y a deux semaines, on arrêtait respectivement à Missabougou et à Sangarébougou deux hommes soupçonnés de complicité avec les deux assaillants qui ont attaqué l’hôtel Radisson le 20 novembre dernier faisant 22 morts. Leurs interrogatoires par les forces spéciales appuyées par les militaires américaines, français et canadiens n’ont pu rien révéler. Un juge d'instruction a été nommé sur leur cas, qui devra mener, selon le procureur, une enquête "approfondie" afin de déterminer si leurs liens "avec une organisation quelconque" sont "plus forts qu'on ne le pense".
La possibilité que les assaillants ont eu des complices "dans ou aux alentours de l'hôtel" n'est pas écartée. Celle d'en retrouver certains non plus, même si cela fait plus de trois semaines que l'attaque a eu lieu.
Rassemblés par Maliki