A défaut de convaincre, le justicier des temps modernes qui collectionne les bévues depuis son entrée par effraction au sein du gouvernement s’est donné à un jeu de diversion vite déjoué par les pensionnaires de Bagadadji. Sans aucune concession, sacré Bathily a été vite réduit à sa dimension de citoyen ordinaire sans aucun privilège. Pour les observateurs, même s’il est prématuré de se prononcer sur le départ de ce ministre encombrant, il est clair qu’il est désormais sur les pas d’un certain Sada Samaké, un autre ministre qui se croyait indispensable.
Du ministère de la justice en passant par celui des domaines qu’ il occupe actuellement, ce populiste à la recherche perpétuelle du sensationnel, n’a jamais cessé de se substituer dangereusement à la loi, aux juges et aux juridictions. Avec la complicité des plus hautes autorités, le Ministre Bathily s’est installé sur un nuage avec le droit d’emprisonner, de spolier, de confisquer et de casser en toute impunité les années de durs labeurs des pauvres citoyens.
Si l’huissier de Kalabambougou n’a pas le droit de démolir pendant l’hivernage, lui Bathily il a le droit de le faire pendant la même période à Souleymanebougou. Comme si cela ne suffisait pas, les titres fonciers des pauvres dont le seul tort est d’être riche et de ne pas être du même bord politique ont été abusivement annulés en complicité avec la directrice nationale des Domaines, Mme Sy Hawa Diallo.
Malgré l’annulation de ces décisions arbitraires par la cour suprême, au lieu de démissionner l’homme joue au justicier incompris. Très vite le ton héroïque sur fond d’intimidation du début de l’exercice à Bagadadji, s’est estompé face à la détermination des députés à le recadrer. De Gassama en passant par Niangado, aucun round d’observation pour fustiger le comportement policier d’un ministre aux abois. Dans sa fuite, le super ministre n’a pas épargné le gouvernement:
« Ce n’est pas moi qui ai pris la décision de la démolition faite à Souleymanebougou. C’est une décision gouvernementale. Je n’ai pas envoyé les policiers et les gendarmes qui étaient sur place ni les bulldozers. Mais, j’assume la responsabilité», a-t-il révélé. Le simple fait de révéler cette situation signifie que Bathily ne veut plus assumer seul. Même si cette version se confirmait, cela ne dédouanerait pour autant sacré Bathily.
En effet, pour les experts, le ministre des domaines porte l’entière responsabilité des démolitions de Souleymanebougou. Pour eux, rien que pour raison d’hivernage, le ministre des Domaines qui a sévi à Kalabanbougou aurait dû informer le gouvernement du caractère hors la loi d’une telle entreprise. Puisqu’il a préféré assumer pour sauver sa place, aujourd’hui, il doit récolter les conséquences.
De nos jours, il ne fait l’objet d’aucun doute que la lutte de façade que mène le ministre n’a pour objectif que de protéger les vrais spéculateurs tapis au sein de son association et du RPM. Le cas de Sangarébougou est encore fumant pour rappeler que le ‘’boucantier’’ est à la solde du diable. Malgré la dizaine de journalistes réquisitionnés pour redorer son blazon à l’hémicycle, l’échec du ministre des domaines est consommé.
Concernant la place du cinquantenaire, les sources concordantes nous révèlent qu’un projet de cession concocté par la directrice nationale des Domaines a été déposé sur la table du Ministre. Contrairement aux informations de Bathily l’acquéreur serait un riche particulier prêt à tout, y compris à mettre 500 millions de FCFA en jeu pour parvenir à ses fins. Toujours selon les mêmes sources, cette somme aurait incité la directrice nationale des domaines à accélérer le dossier au près de son ministre.
Puisque qui sème le vent récolte la tempête, le ministre ne peut s’en prendre qu’à lui-même. Son humiliation à l’assemblée nationale n’est que le début d’une longue descente aux enfers si l’on en croit les observateurs avertis. Selon les sources concordantes, la justice dont il se substitue à tout bout de champ rentrera dans la danse bientôt. En attendant, il reste à savoir si l’homme aura le courage de démissionner pour incompétence.
A suivre !
Lamine Diallo