Le passage de Housseini Amion Guindo, ministre des sports, sur la gestion de la crise imposée au football malien a été marqué par une intervention moins rassurante face aux préoccupations de son interpellateur, Yaya Sangaré, député Adema élu à Yanfolila.
A l’initiative de Yaya Sangaré, député du groupe parlementaire Adema-Asma à l’Assemblée nationale, le monde sportif s’attendait à un passage édifiant du chef du département des sports, mais la réalité a été toute autre.
En premier lieu, on lui a posé la question de savoir la cause et l’origine de cette crise. Il dira que les causes se résument au problème de listes à l’assemblée des 7 et 8 octobre 2013, où trois listes étaient en jeu et deux se sont associées au finish. En ce qui concerne les incidents de l’assemblée générale du 10 janvier 2015, certains clubs ont refusé de jouer la 6e journée et ont signé forfait général. Ce qui fut suivi de la relégation de 4 clubs en deuxième division (le COB, le CSK, le Djoliba AC et l’Avenir AC de Tombouctou) et la radiation de certains membres de la Fédération.
Sur la question du rôle du ministre des Sports dans la gestion de la crise, Poulô scande que son rôle n’est pas d’administrer le football. Cette responsabilité incombe à la Fédération qui agit par délégation. La vocation de l’Etat n’est pas de s’immiscer. Plusieurs médiations ont été menées par plusieurs personnes en relation avec le football, dont celle du président du comité olympique qui a abouti à la mise en place d’un pool de médiation. « Je suis tenu par une neutralité, mais au cas où cette crise perdure encore, l’Etat sera contraint de prendre ses responsabilités dans le cadre du retrait de la délégation du pouvoir.
L’option la plus adéquate serait le dialogue, l’entente qui pourrait se faire sous l’égide de la médiation qui est en cours. Nous voulons épuiser toutes les voies de dialogue, à défaut le retrait de la délégation de pouvoir pourrait pousser les instances internationales à suspendre le Mali. »
Quand le Ministre des sports prend position
«Les ligues de Tombouctou, Kidal et Ségou, sont exclues de la Fédération et Kayes et Bamako traversent des difficultés», comment ?
A ce niveau il faut rappeler au Ministre des Sports qu’en dehors de Kayes ce sont les ligues de Tombouctou et de Kidal qui ont signé forfait lors de la montée en ligue 1 malienne de 2015. A ce niveau, le ministre des Sports devait plutôt parler d’auto-exclusion au lieu d’exclusion des ligues de Ségou, de Kayes, de Gao et de Kidal des activités de la Fédération. Mieux, les responsables de ces mêmes ligues ont décliné leur invitation pour l’assemblée générale ordinaire du 31 octobre 2015, un espace idoine pour régler les problèmes. La ligue de Ségou aussi est divisée sur la question. Il faut reconnaitre que le Ministre a nié un seul mot durant toute son intervention c’est «la vérité».
Les enfants sont pris en otage, mais par qui ?
Au moment où le patron du département des sports reconnait l’existence d’une seule Fédération (celle dirigée par Boubacar Baba Diarra) qui est d’ailleurs la seule reconnue par l’Etat et les instances internationales du sport (CAF, Fifa et TAS) où est le problème.
Le championnat n’a pas démarré à temps, pourtant le Stade malien de Bamako, les Onze Créateurs de Niaréla, l’Usfas et l’AS Bakaridjan sont engagés dans les compétitions africaines des clubs de la CAF. C’est regrettable.
Housseini Amion Guindo est passif, rétorque Yaya Sangaré
Le Ministre ne devait pas attendre 10 mois avant d’engager la médiation. Les frondeurs ne doivent pas utiliser le cachet de la fédération. Le ministre doit intervenir dans ce sens, si on ne reconnait qu’une seule fédération, l’Etat doit s’assumer. Si vraiment on ne reconnait qu’une seule fédération (celle dirigée par Boubacar Baba Diarra), elle doit être la seule à détenir le sceau qui est utilisé par une tierce personne. Si force reste à la loi rien ne doit plus s’opposer à l’exécution. La médiation peut continuer mais il faut appliquer intégralement les textes de la Fédération.
Plusieurs autres questions ont été adressées au ministre des sports dont le fameux préfinancement des préparations des équipes par la Fédération à plus de 275 millions de Francs CFA non remboursés jusque là.
Yacouba TANGARA