Le Laboratoire central vétérinaire (LCV) sis à Sotuba se trouverait au bord du gouffre à cause de sa gestion, semble-t-il, calamiteuse par les différents directeurs qui se sont relayés à sa tête. Aussi, le paradoxe intriguant c’est que le Comité syndical qui avait bien décrié cette situation s’est éclipsé après avoir obtenu le limogeage du directeur général Saïdou Tembely. Du coup, les travailleurs se demandent aujourd’hui si ce syndicat bouffe maintenant avec la direction?
Le Comité syndical des travailleurs du Laboratoire central vétérinaire (LCV) mange-t-il désormais dans la main de l’actuelle direction générale? Cette question vaut son pesant d’or quand on sait qu’en 2012, il était monté au créneau pour dénoncer (par voie de presse et écrit officiel) les malversations qui avaient plongé cette structure dans le chaos.
Les griefs retenus par le Comité syndical contre la direction étaient entre autres : l’utilisation à d’autres fins de la subvention que l’État alloue annuellement à la structure, l’obsolescence des matériels (microscopes et balances), la vétusté des locaux, la non atteinte du quota de vaccins produits chaque année par manque des intrants (réactifs et flacons), le détournement du budget de formation, l’achat fictif ou surfacturé de matériels informatiques. On s’interrogeait aussi sur la destination prise par le véhicule Pajero blanc à fond bleu immatriculé K 3368 qui était garé sous le hangar dans la cour du LCV.
En outre, les chercheurs des dix unités spécialisées du labo n’ont cessé de réclamer le décaissement du reste de leurs sous pour exécuter leurs projets. En effet depuis 2006, le gouvernement donne chaque année 60 millions de nos francs destinés au Fonds études et recherches (FER). Cette enveloppe est loin d’avoir un impact sur l’évolution du Laboratoire central vétérinaire (LCV). Que cela soit également dit au passage, on ignore ce que ces grands chercheurs font avec l’argent dont ils empochent. S’en servent-ils pour acquérir de nouveaux véhicules ou pour des noces?
Néanmoins, force est de constater que depuis le limogeage du directeur général Saïdou Tembely le mercredi 1er février 2012, le Comité syndical conduit par Moussa Sissoko a cessé de piauler. Du coup, le personnel pense avoir été trompé et se permet de croire que ce syndicat serait en train de bouffer dans les mains de la direction générale. Il n’arrive pas à comprendre, malgré la persistance des problèmes, le silence de celles et de ceux qui sont censés défendre ses intérêts.
En conséquence, indique notre source, un bicéphalisme syndical n’est pas à exclure dans les mois à venir au sein du Laboratoire central vétérinaire (LCV). Parce que celui-ci végèterait à cause d’un certain nombre de difficultés qui restent insolubles par manque de volonté de ceux qui le dirigent à commencer par Boubacar Ousmane Diallo l’actuel directeur général. Cet homme, faut-il le souligner, qui était l’adjoint du Dg Tembely aurait également déçu en suivant les traces de son prédécesseur. C’est pourquoi, aujourd’hui il serait la cible du personnel pas prêt à lui faire des concessions.
Une pétition serait même envisageable pour exiger et obtenir le départ du directeur et la refondation du Comité syndical. À titre de rappel, quand Boucary Tréta était ministre de l’élevage et de la pêche (département de tutelle du LCV) une pétition similaire avait été signée contre l’ex Dg Tembely par 102 agents sur 116 officiellement recensés. Cette histoire va-t-elle se répéter au LCV comme pour confirmer que «celui qui se sert de l’épée périra par la même épée?» Si oui, ce scénario pimentera, à n’en pas douter et de manière non intentionnelle, le climat social du Mali qui se détériore.
La finalité c’est que les travailleurs tiennent à sauver leur structure qui leur permet de vivre. Surtout qu’on parle de plus en plus de la privatisation du Laboratoire central vétérinaire (LCV) dont les procédures seraient discrètement préparées. Le Dg Diallo et le Comité syndical qui l’obéirait désormais au doigt et à l’œil seront-ils sourds aux préoccupations légitimes exprimées par le personnel?
Quant au Dg, sa posture est délicate pour avoir été à la fois l’adjoint et le prédécesseur de Tembely. Donc il n’a droit à aucune excuse au risque d’être, lui aussi à son tour, la cible des tirs venant de partout. Qu’est-ce que Diallo a fait de sa prise de fonction, le Jeudi 08 Mars 2012, à nos jours? Les réponses dans notre prochain numéro.
Guennadi