‘’Des maliens pas comme les autres, à qui il reste à apprendre que ce n’est pas du haut de leur voyoucratie qu’ils parviendront à se faire entendre.’’ Il y a quelques jours que j’écrivais ceci à propos des deux groupes rebelles (certains confrères rejettent cette appellation et préfèrent celle de bandits armés) que sont le MNLA et Ansardine, avec lesquels la communauté internationale appelle les autorités maliennes de transition à négocier(1). Une négociation médiocre, certes, mais qui pourrait déboucher, aux yeux d’une majorité d’observateurs, sur une paix et éviter ainsi une guerre fratricide.
Les leaders d’Ançardine à Ouagadougou
Il faut dire plutôt une autre paix de papier, si fragile, que l’on n’aura pas l’ombre de la peine à repousser du revers de la main quand cela ne profite pas. Comme l’ont fait, dans le présent cas, les voyous qui ont trouvé refuge dans le MNLA et qui espèrent aujourd’hui tirer avantage d’un combat de démagogie identitaire. Il existe une interprétation de la posture des rebelles (ou bandits armés) du MNLA, que je ne résiste pas à livrer : c’est-à-dire que dans cette rébellion, on comprend que Ibrahima Ag Bahanga, Hassan Fagaga (qui sont tous morts) et consorts, se sont saoulés et aujourd’hui, les Moussa Ag Assarid, Bilal Ag Chérif et autres quidams, ivres jusqu’au bout, sont entrain de divaguer à leur place. C’est comme cela qu’il faut comprendre la rébellion label MNLA.
Bien sûr, il y a des maliens qui éprouveront de la peine à comprendre ou à partager le sentiment qui est que la brochette de fripouilles du MNLA ont trahi la communauté touareg, à qui ils ont fait plus que du mal et à tout le peuple malien qui a eu sa dignité offensée. Oui, les flibustiers du MNLA ont enfoncé dans un malaise profond les touaregs, dont l’immense majorité a vite compris qu’ils ne sont pas ceux qu’il faut suivre, qu’ils sont entrain de préparer leur propre malheur et ne sauraient en rien être des ‘’messies’’ touaregs… Ils ont mis en danger les touaregs. L’écrire, le dire, ce n’est pas être ‘’anti targui’’, mais simplement être solidaire de manière inconditionnelle d’une communauté qui, on le sait, n’en peut plus d’avoir le flingue des plumes porté vers elle. A celles et ceux qui se sentent choqués par ce que je viens de dire, qu’ils se mettent un peu à la place d’un jeune targui qui, de passage dans une rue, concentre les attentions et parfois essuie, non sans colère, l’appellation de ‘’rebelle ‘’ de la part de quelques tarés, comme s’il était de mèche avec ces salopards_ qu’on me pardonne cet écart de langage, qui se croient si intéressants que tout un peuple. Des maliens, oui, mais des maliens qu’il faut éviter comme la peste !
Mais il n’y a pas que le MNLA. Son camarade d’Ansardine, qui est à mettre dans le même sac que lui, est aussi pourri de la même façon, déjà en rupture avec Dieu et les hommes, et qui, bêtement, se refuse à caler, n’imaginant pas un seul instant qu’elle mène un combat qui fera un jour ou un autre un bide, donc perdu d’avance, et se retournera contre elle. C’est peut-être ce qui permet de prendre la mesure du degré de folie, d’ignorance et d’infantilisme d’Iad Ag Ghali et de tous ceux qui sont à sa remorque et qui diabolisent tous ceux qui ne partagent pas leur vision de l’islam, qui consiste à célébrer la prière, couper les mains, lapider ou fouetter des couples et, dans la même veine, faire partir d’un cartel de drogues que l’on est pas prêt à voir disparaître avec une intervention militaire.
En appelant toute cette brochette de fripouilles d’Ansardine et du MNLA ‘’nos compatriotes’’, dans son adresse à la nation le 31 décembre dernier, le président de la République par intérim, Dioncounda Traoré, a brisé l’espoir de plus d’un dans l’opinion publique nationale pour, qui sait, satisfaire l’attente d’une grosse partie de celle internationale, qui est d’avis mordicus que ces deux groupes sont des maliens et qu’ils doivent être considérés pour tels. Que les choses soient claires : le MNLA et Ansardine ont certes tendu les mains ; mais il y a des mains tendues auxquelles il ne faut pas répondre.
Boubacar Sangaré