Les journaux ont fait de leurs choux gras, ces affaires de favoritisme dans l’attribution des logements sociaux, et de la nomination d’un neveu du Premier ministre à la primature. En conférence de presse mardi dernier, à son siège à Baco-Djicoroni Golf, le Collectif des demandeurs de logements sociaux du Mali (CDLS-Mali) a accusé le Premier ministre Modibo Kéita. Il lui reproche de profiter de son poste de chef du gouvernement pour attribuer des logements sociaux aux membres de sa famille.
Il s’agit, selon le CDLS-Mali, de son épouse, Adam Diakité (F3 A, lot n°3136), ses filles Néné Kéita (F3 A, lot n°3399), Fatoumata Bintou Kéita qui est au Canada (F5, lot n°3043), Aïssata Kéita (F5, lot n°3075), Gaoussou Kéita (F3 A, lot n°3395) et de Djiby Coulibaly qui a postulé au nom de Tassiré Kéita (F5, lot n°3050).
« Contre cette pratique illicite, qui va à l’encontre de l’objectif visé par la politique des logements sociaux, le CDLS-Mali décide d’user de tous les moyens légaux et demande la démission du Premier ministre pour cette faute », selon le quotidien L'Indicateur du Renouveau du mercredi 16 décembre 2015. « Le CDLS-Mali a dénoncé le favoritisme du Premier ministre dans l’attribution des logements sociaux de N’Tabakoro. Celui-ci aurait profité de sa position pour faire acquérir 6 logements sociaux à des membres de sa famille, en particulier à sa femme et à ses 5 enfants », rapporte notre confrère.
Le conférencier, Moussa Touré, président du CDLS-Mali, n’aura pas eu sa langue dans la poche face à cette pratique contraire à l’objectif visé par la politique des logements sociaux. « Les logements sociaux sont une politique pensée et mise en œuvre pour soulager les familles à faible revenu. Mais aujourd’hui, force est de constater que c’est devenu une affaire des ministres et des hauts cadres… Nous demandons la démission pure et simple du Premier ministre », a-t-il martelé.
Le CDLS-Mali a décidé d’organiser une marche pacifique le 25 décembre prochain pour dénoncer cette pratique “illégale”. Selon le conférencier, l’octroi de logements sociaux aux membres de la famille du Premier ministre est la preuve du favoritisme dans l’attribution de ces logements. « Les critères d’attribution ont été violés à tous les niveaux, et c’est les moins méritants qui en ont plus bénéficié », selon le président du Collectif des demandeurs de logements sociaux. Moussa Traoré a exigé son intégration dans la commission d’attribution des logements sociaux, afin de veiller au respect des critères.
Fausse querelle
Dans sa parution du 17 décembre, L’Indicateur du Renouveau parle de « La fausse querelle faite au PM ». Le quotidien soutient que « concernant la famille du Premier ministre, après investigation, quatre de ses enfants ont postulé pour des logements de type F5. Seul un de ses enfants, un fonctionnaire qui réside en Côte d’Ivoire, a postulé pour un F3. Certains ont prétendu que ce sont six ou sept membres de sa famille qui ont postulé pour des F3, c’est-à-dire des logements sociaux, tout en essayant de nuire à l’image du Premier ministre, c’est quand même une manière de reconnaitre son intégrité morale puisqu’il se serait limité à des logements sociaux pour abriter les membres de sa famille.
D’autres auraient été plus gourmands ». Le quotidien conclut : « Et puis, les enfants du chef du gouvernement sont des Maliens comme tous les autres, des citoyens qui ont les mêmes droits (pas plus, pas moins) que les autres, et à qui rien n’interdit de postuler pour des logements, sociaux, de cadres ou de haut standing, construits pour des Maliens ».