Des centaines de femmes, principalement des vendeuses, ont manifesté ce jeudi, au marché de Kalabancoura, contre une décision du gouverneur relative à la vente de leur marché. C’était à la faveur d’une assemblée générale.
Les indignées du marché de Kalabancoura, sur la route de l’aéroport, reprochent au gouverneur du district de Bamako d’avoir tenté de faire passer en force un projet relatif à la vente de leur marché à un certain Boubacar Samassékou sans débat.
Ce projet élaboré par le gouverneur et Boubacar Samassékou, selon les manifestantes, prévoit la réhabilitation des places. L’idée est d’imposer aux vendeurs le paiement de taxe hors de portée, ce qui pourrait éventuellement mettre des milliers de commerçants détaillants dans des conditions extrême de pauvreté.
Pour la responsable des femmes vendeuses du marché de Kalabancoura, Mah Doumbia, ce n’est pas la première fois que les autorités nous démarchent avec ce projet. “Sous l’ère du président Amadou Toumani Touré, ils nous ont fait savoir que le marché de Kalaban est bâti sur un espace vert. Le président ATT s’est personnellement impliqué.
C’est pourquoi, le marché a bénéficié d’un échangeur pour le passage piéton”, a-t-elle expliqué. Et d’ajouter que dans le cadre de la mise en œuvre de ce projet, un comité de gestion du marché a été mis en place. “Ce comité a réhabilité des centaines de places. Les travaux d’assainissement sont faits régulièrement et tous les vendeurs paient leurs cotisations pour améliorer le cadre de vie de notre marché”, a-t-elle affirmé.
Mais leur grande surprise, dira-t-elle, a été la décision du gouvernorat de faire passer en force ce projet relatif à la vente du marché à un certain Boubacar Samassékou. Selon les explications des autorités, Boubacar Samassékou va construire le marché en bail. “Et la durée du contrat est de 90 ans. En plus, chaque vendeur payera 250 F CFA par jour pour la place d’un mètre carré. Alors qu’il se trouve que beaucoup de vendeurs ont plus de 2 m. Cela revient pour nous à une somme de 500 F CFA. Pour les détenteurs de magasins, ils doivent verser la somme 18 000 F CFA…”
Les manifestantes demandent que le projet de vente et les négociations pour la réhabilitation du marché en cours soient suspendus. Pour se faire entendre, les femmes de Kalabancoura ont annoncé une marche sur le domicile du président Ibrahim Boubacar Kéita à Sébénikoro.
Bréhima Sogoba