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Guerre contre les islamistes au Mali : Et l’expertise des Dozos ?
Publié le mardi 15 janvier 2013  |  Le temps




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Depuis la progression des islamistes et rebelles ma- iens, stoppée à Kona par l’intervention de l’armée française, le Mali a plus que jamais besoin des forces de la Cedeao. Notamment celles qui, ces dernières années, se sont illustrées sur divers fronts, ou ont donné d’elles, la renommée d’«armée lumière». Et les Dozos, ces chasseurs traditionnels qui ont abandonné leur activité ancestrale pour se convertir en forces sous-régionale «de redressement de la justice», seraient dans leur rôle, au Mali. En Côte d’Ivoire, depuis l’avènement d’Alassane Ouattara, ils sont des milliers et des milliers qui paradent. Avec à leur tête, l’ancien chef de guerre Koné Zakaria, ils ont envahi les villes ivoiriennes, sont organisés en structure moderne se réunissant même en «congrès», et toujours médiatisés. Depuis la rébellion de 2002 jusqu’à la guerre postélectorale de 2011, les Dozos, aux côtés des Frci (ex-combattants rebelles devenus Frci en 2011), ont été de toutes les atrocités, exactions et de tous les crimes de guerre et autres crimes contre l’humanité. Et ils ont développé la réputation d’invincibilité, d’invulnérabilité et de bien d’autres prouesses sur le front de la guerre. Or, nous savons que la plupart de ces Dozos viennent du Mali et du Burkina Faso. Comment comprendre donc que le Mali soit sous la terreur des islamistes et autres rebelles depuis des mois, alors que les Dozos, invincibles, capables de prouesses de guerre en Côte d’Ivoire, hésitent à intervenir pour rétablir l’ordre ? On peut le dire, les contingents de Dozos rassemblés en Côte d’Ivoire, suffiraient à eux seuls, à libérer le Nord malien. Ce, sans même que des soldats de l’armée de ce pays, n’aient eu besoin de déposer le Président Amadou Toumani Touré (Att), à qui ils reprochaient de ne pas l’équiper pour repousser la rébellion. Les Dozos de Côte d’Ivoire, du Mali, du Burkina Faso, de la Gambie, etc., ont les mêmes méthodes et les mêmes armes. Ils se disent, pour la plupart, anti-balles, invulnérables aux balles, au plomb, et peut-être à la roquette et aux bombes. Cela leur plait qu’on dise et pense cela d’eux. Il ne nous appartient pas de prouver le contraire.
C’est pourquoi il est étonnant de constater que le président de la Cedeao, qui les connaît, pour les avoir comme forces supplétives des Frci, hésite à les déployer au Mali où leur expertise indispensable, serait salvatrice. Depuis le début de la crise malienne à ce jour, Alassane Ouattara a montré sa détermination à résoudre ce conflit. Avec les Dozos à sa disposition, des «soldats-lumière», qui ont fait leurs preuves à Duékoué-Carrefour en mars 2011, et ailleurs, pourquoi Ouattara humilie-t-il la Cedeao, en attendant que la France vienne, de si loin, encore au secours du Mali, au lieu d’y déployer rapidement les « soldats » Dozos ? L’Afrique ne se passera-t-elle donc jamais de la France ? De quoi a-t-on besoin pour gagner une bataille, une guerre ? N’est-ce pas la détermination et les moyens ? Mais quelle détermination et quels moyens seraient-ils au-dessus de l’invincibilité ? Les Dozos seraient invincibles. Ils se montreraient même invisibles sur le champ de bataille. Comment donc tourner le dos à une telle armée et laisser des pauvres mortels français aller au front. L’armée française a déjà commencé ses premières pertes, alors même qu’elle a attaqué l’adversaire par surprise. Que lui arrivera-t-il maintenant que les islamistes sont avertis ? A quoi sert donc l’expertise si recherchée des Dozos si le Mali, un pays si important de la Cedeao, qui compte de nombreux ressortissants dans cette confrérie, ne peut pas bénéficier de leur secours ? Si l’on s’en tient à l’importance que les Dozos se donnent et au statut que semble leur attribuer le régime Ouattara, il suffirait qu’ils débarquent sur le front malien pour mettre en pièces la rébellion. C’est pourquoi les Dozos doivent se rendre utiles au Mali. Le plus tôt possible. La guerre est finie en Côte d’Ivoire, c’est le Mali qui a besoin d’eux maintenant. Il n’y a plus de raison de s’arc-bouter à une certaine crise ivoirienne. Le cas malien est plus préoccupant. Plus urgent.

Germain Séhoué

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