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Devant la pression de la Cedeao / Le capitaine Sanogo recule … : pour mieux sauter ?
Publié le lundi 21 mai 2012   |  Le Républicain


Capt.
© AP
Capt. Amadou Haya Sanogo


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Les médiateurs de la Cedeao sont parvenus avec les parties prenantes aux négociations à un accord sur la gestion de la transition, hier dimanche 20 avril. Le président de la république par intérim, Dioncounda Traoré dont le mandat prend fin ce mardi 22 avril poursuivra en qualité de président de la transition. De son côté, le président du Cnrdre, en vertu du nouvel accord aura le statut d’ancien chef de l’Etat. Toutes les parties prenantes, à savoir les médiateurs de la Cedeao, Yépènè Djibril Bassolé et Adama Bictogo, le président par intérim Dioncounda Traoré, le président du Cnrdre, le Capitaine Amadou Haya Sanogo, le Premier ministre Cheick Modibo Diarra, sont signataires dudit accord.
A leur arrivée à Bamako le samedi après midi, les médiateurs ont rencontré le Président de la République par intérim, Dioncounda Traoré pendant près d’une heure, avant d’être reçus par le président du Cnrdre, le Capitaine Amadou Haya Sanogo. A la suite de cet entretien, Djibril Bassolé a déclaré qu’ils sont à Bamako pour trouver une solution à la gestion de la transition et qu’ils y resteront le temps qu’il faut pour ce faire. Les discussions de ce samedi se sont très bien passées et le ministre burkinabé a parlé d’une convergence de leurs points de vue. « Le président du Cnrdre et les membres du Cnrdre adhèrent aux dispositions que les chefs de la Cedeao ont prises pour accompagner le processus de transition », disait-il samedi.
Les dispositions d’accompagnement à mettre au point feront l’objet de négociations, et les médiateurs sont disposés à élire domicile à Bamako le temps qu’il faudra pour avoir toutes les garanties de l’adoption de toutes les mesures d’accompagnement prévues. Selon Bassolé, c’est pour qu’au sortir de ces discussions, les institutions de la Républiques soient stabilisées, « pour que le Mali entre dans une phase réellement apaisée de la transition, que la coopération avec la Cedeao et la Communauté internationale soit renforcée, afin de faire face tous ensemble au problème du nord ». De son côté, le Capitaine Sanogo avait déclaré, à la suite de la première rencontre de ce samedi, qu’un accord de principe avait été trouvé. Il a trouvé salvateur pour le peuple l’acte posé le 22 mars 2012 (le renversement du Président ATT) et qu’en aucun cas il ne prendra un acte qui pourrait entrainer une souffrance de ce peuple. « Les missions et les objectifs de l’armée d’assurer l’intégrité territoriale, la sécurité des personnes et des biens demeurent, et c’est ce qui est primordial pour moi », a-t-il indiqué.
Selon le Capitaine, tout acte ou toute décision qu’il prendra n’ira que dans l’intérêt supérieur de la Nation.
La situation appelle, selon certains avis à la vigilance, quand on sait que ce n’est pas la première fois que le Cnrdre recule sous la pression de la Cedeao. De par le passé, constate-t-on, malgré le retour à l’ordre constitutionnel prononcé, la signature de l’accord cadre, puis la prestation de serment du Président de la République par intérim, le Cnrdre ne s’est pas privé de procéder à des arrestations dont certains au nez et à la barbe du Président Dioncounda Traoré.
Le Président par interim était sans pouvoir
C’est le cas par exemple d’un membre du Comité exécutif de l’Adema, Dramane Dembélé et d’Amina Soumaré (qui n’est pas Mme Komé comme précédemment écrit dans un article), tous deux dans l’entourage de Dioncounda Traoré. En outre, ce n’est un secret pour personne que c’est le Cnrdre qui a en réalité gouverné pendant les 40 jours de la période d’intérim. Ni le président de la République, encore moins le Premier ministre n’ont jamais rien décidé pendant ce temps. On a souvent eu l’impression que Dioncounda Traoré était même court-circuité à l’Ortm, qui n’a pas diffusé certains de ces messages. Le peuple malien a assisté à un intérim où le Président n’avait aucun pouvoir. Un fait qui appelle à un devoir de vigilance, à cause de ses implications, car c’est la preuve qu’il ne suffit pas que la Cedeao veuille d’une chose, que le Capitaine Sanogo se prononce favorable à cette chose, pour qu’on puisse aller dormir. Car en vérité, ni le capitaine ni la Cedeao n’ont véritablement convaincu les Maliens. Le doute est-il permis quand on sait que c’est pour échapper aux sanctions de la Cedeao, prises lors du sommet du 2 avril à Dakar, que l’accord cadre a été signé. Hier dimanche, le président en exercice de la Cedeao, Alassane Dramane Ouattara, sur Rfi, a énuméré les mêmes sanctions (diplomatique, économique, financière, commerciale et personnelle) qui seront reconduites contre le Mali et des individus, si des entraves continuent d’exister contre le bon déroulement de la transition.
Dioncounda Président de la transition
C’est dire que nous étions sous la menace de nouvelles sanctions de la Cedeao, lorsqu’intervenait cet accord signé hier après midi (dimanche 20 mai 2012) entre les parties prenantes, qui fait du Président de la république par intérim, Dioncounda Traoré, le président de la transition, et qui donne au président du Cnrdre, le Capitaine Amadou Haya Sanogo, le statut d’ancien chef de l’Etat. L’accord a été signé entre les médiateurs de la Cedeao, Yépènè Djibril Bassolé et Adama Bictogo et le président Dioncounda Traoré, le président du Cnrdre, le Capitaine Amadou Haya Sanogo, le Premier ministre Cheick Modibo Diarra.
S’agit-il pour le Capitaine et le Cnrdre de reculer pour mieux sauter ? Cherche-t-on à rouler de nouveau la Cedeao dans la farine ? L’arrivée à Bamako, dimanche, du président de la Commission de la Cedeao Désiré Kadré Ouédraogo, renforçant ainsi la médiation, permet d’espérer sur une issue heureuse des négociations et de croire à l’amorce d’une solution de sortie de crise. « Des dispositions seront certainement prises pour épurer l’accord cadre du 6 avril de ses incongruités », commente un homme politique à Bamako. B. Daou

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