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Mali: les habitants du Nord "respirent", espèrent l`arrivée de troupes au sol (TEMOIGNAGE)
Publié le mardi 15 janvier 2013  |  AFP


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© aBamako.com par DR
Tour de l’afrique - Marche pour une intervention immédiate au Nord du Mali
Samedi 08 décembre 2012 ,


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BAMAKO - Les habitants des villes du nord du Mali ont affirmé mardi pouvoir à nouveau "respirer" après le départ des islamistes qui les occupaient depuis neuf mois, mais ils attendent aussi avec impatience l'arrivée de soldats sur le terrain afin d'éviter un retour des jihadistes.
"On respire mieux", assurent des habitants de Gao, une des principales villes du nord du Mali, à 1.200 km au nord-est de Bamako, où des avions de combat français Rafale ont pilonné dimanche les positions islamistes.
Sur place, où une soixantaine de jihadistes du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'ouest (Mujao) ont été tués, selon des témoins et une source de sécurité régionale, la précision des tirs français est au centre des discussions.
"C'est ça qu'on appelle des frappes chirurgicales. Ils ont bien visé. On dirait qu'ils avaient tous les plans. Bravo à la la France", a déclaré un membre de l'association des jeunes de Gao, joint par téléphone depuis Bamako.
Un sentiment largement partagé par d'autres résidents de la ville, qui demandent toutefois qu'on ne les "laisse pas seuls".
"Nous respirons, mais nous avons toujours peur, parce que les soldats ne
sont toujours pas venus pour nous libérer définitivement", explique ainsi un
habitant de Tombouctou (nord-ouest), ville-phare de la culture musulmane en
Afrique, classée au patrimoine mondial de l'humanité, où les jihadistes ont
détruit des mausolées musulmans vénérés par la population.
Selon plusieurs témoins, Tombouctou et ses environs (900 km au nord de
Bamako), épargnés par les frappes françaises mais pourtant apparemment évacués
par les islamistes, sont calmes, avec très peu de véhicules circulant sur les
routes.

"ils se font tout petit"
Les combattants ont "abandonné les rues de la ville" pour se "retrancher",
selon un professeur. Et ils n'osent plus se déplacer en convois de pick-ups
par crainte de nouveaux bombardements, selon une source de sécurité régionale.
"Dans mon quartier, j'ai vu deux islamistes habillés mardi en civils, ils
étaient gentils avec nous", assure un témoin. A Tombouctou comme à Gao, les
jihadistes se sont signalés ces derniers mois par des lapidations et des
amputations, au nom de leur conception rigoriste de la charia (loi islamique).
A Douentza aussi (800 km au nord de Bamako), les jihadistes ont fui après
des frappes aériennes françaises, à la grande joie de la population. Des
jeunes se sont ainsi réunis en plein centre-ville pour fumer des cigarettes,
ce qui était auparavant interdit.
"Il ne reste que cinq combattants du Mujao en ville et ils se font tout
petit", assure un enseignant.
Sur un forum, un internaute malien dont la famille est originaire du nord
du pays, écrivait récemment: "Mon neveu de 10 ans m'a appelé pour me dire de
transmettre ses remerciements à (François) Hollande, car il va pouvoir rejouer
au foot", une autre activité, très populaire au Mali mais interdite par les
jihadistes.
L'enthousiasme des résidents du nord du Mali a des échos dans tout le pays.
Plusieurs médias maliens ont ainsi rapporté que des enfants nés ces derniers
jours ont été prénommés "Hollande", d'après le nom du président français.
C'est notamment le cas à Bamako d'une famille de déplacés originaire de
Niafunké, dans la région de Tombouctou.
Toujours dans la capitale malienne, les commerçants signalaient mardi une
"pénurie" de drapeaux français sur les marchés, où ils étaient proposés depuis
samedi à environ 500 FCFA (moins d'un euro). Ces drapeaux et fanions,
accrochés à de nombreux balcons, fenêtres ou véhicules à travers Bamako, aux
côtés des couleurs maliennes, étaient introuvables mardi.
Et dans les rues de la ville, on entend souvent l'expression "François
Hollande est en train de nous extraire de sous les pattes de l'éléphant".

sd-cs/thm/stb/sba

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