PARIS - Jean-Marc Ayrault a indiqué mardi à l'Assembée
nationale que la France était actuellement "en première ligne" au Mali face
aux groupes jihadistes, avant que des "forces africaines" se déploient "d'ici
une semaine" sur le terrain.
Le Premier ministre a livré une réponse commune à des questions posées par
des représentants des six groupes présents à l'Assemblée, dont le groupe
filloniste R-UMP, appelé à disparaître.
A la veille d'un débat sans vote au Parlement sur l'opération Serval au
Mali, M. Ayrault, qui devait présider mardi après-midi la cérémonie d'hommage
national au soldat français tué vendredi dans le pays, a rappelé les objectifs
de cette intervention, menée au côté de l'armée malienne.
"La France est aujourd'hui en première ligne, mais, d'ici une semaine, les
forces africaines commenceront à se déployer sur le terrain", a-t-il promis,
lors de la séance des questions d'actualité.
M. Ayrault a précisé qu'un "échelon précurseur de l'état-major de la Misma
(Force internationale de soutien au Mali, approuvée par le Conseil de sécurité
de l'ONU, ndlr) est déjà à Bamako". "Plusieurs pays africains ont confirmé la
mise à disposition de premiers contingents", a aussi fait valoir M. Ayrault.
Selon lui, "plusieurs de nos partenaires, le Royaume-Uni, le Danemark, les
Etats-Unis, le Canada et l'Allemagne nous apportent déjà leur appui sous
diverses formes".
"Nous avons porté un coup d'arrêt à l'offensive de ces trois groupes
(terroristes), mais leur détermination reste entière", a mis en garde le chef
du gouvernement. "Il convient d'obtenir rapidement des résultats très
significatifs", a-t-il lancé.
Le Premier ministre répondait à une série de très brèves questions de
chacun des groupes politiques de l'Assemblée qui, tous, avec parfois des
nuances, ont exprimé leur soutien à l'action décidée par François Hollande au
Mali.
Dans une telle situation, a ainsi déclaré le chef de file des députés UMP,
Christian Jacob, "l'unité nationale n'est pas une option mais une nécessité
absolue et un devoir pour tous".
L'écologiste Danielle Auroi, tout en jugeant l'intervention "urgente et
légitime", a toutefois estimé qu'il "aurait été utile que les parlementaires
en débattent plus tôt". Malgré des protestations à droite, elle a ajouté que
"le grondement des armes ne doit pas occulter des réalités régionales plus
large, comme la place de l'uranium dans cette région" et la situation des
habitants du désert.
Un peu plus tard, Gilbert Collard, élu du Front national qui, n'étant
inscrit dans aucun groupe politique, n'avait pu s'exprimer en début de séance,
est aussi intervenu pour exprimer son soutien à l'intervention française.
A l'ouverture de la séance, à la demande du président de l'Assemblée Claude
Bartolone, les députés avaient observé une minute de silence à la mémoire des
militaires français tués au Mali et en Somalie.