BERLIN - La chancelière allemande Angela Merkel a confirmé mardi que Berlin envisageait une aide logistique ou humanitaire pour l`intervention militaire française au Mali, dans une interview à la radio.
"Nous réfléchissons si nous allons apporter un soutien logistique ou une aide humanitaire", a déclaré la chancelière dans un entretien avec la radio allemande NDR Info.
C`est la première fois que Mme Merkel s`exprime sur le Mali depuis le début des opérations militaires contre des groupes islamistes la semaine dernière.
La chancelière a exclu toute participation allemande aux combats contre des groupes islamistes qui ont pris le contrôle du Nord du Mali depuis avril 2012, faisant craindre que le pays tout entier ne devienne un sanctuaire pour des extrémistes liés à Al-Qaïda.
"Nous ne participerons pas à cette mission de combat, mais nous estimons vis-à-vis de nos partenaires qu`une aide d`ordre logistique doit être quand même être fournie", a-t-elle expliqué.
Mme Merkel a indiqué que l`Allemagne pourrait fournir une aide de soutien à l`offensive française "par exemple en (matière de) transport".
Elle a par ailleurs mis en garde contre le danger de laisser le Mali tomber dans les mains des extrémistes.
Selon la chancelière, les Etats en déroute comme le Mali sont
potentiellement "synonymes de trafic de drogue, d`attaques terroristes et de nouvelle vagues de réfugiés, ceci étant dit cela ne serait pas juste de simplement refuser une demande d`aide internationale".
Si les rebelles devaient prendre la main sur tout le pays, l`objectif d`un processus de paix politique deviendrait impossible, a-t-elle prévenu.
Mme Merkel a rappelé que l`Allemagne est engagées sur plusieurs théâtres à l`étranger comme l`Afghanistan où elle est le troisième contributeur de troupes, avec un effectif de 4.500 militaires.
"L`Allemagne est très active militairement à d`autres endroits, comme par exemple en Afghanistan ou au Kosovo, où d`autres pays ne sont pas aussi actifs", a-t-elle souligné.
"Nous devons d`abord nous assurer que nos engagements en cours pourront se poursuivre (en sécurité), et ensuite l`armée aura à décider quelles propositions nous pouvons faire, par exemple, en matière de transporteurs", a précisé Mme Merkel.
De son côté, le ministre allemand de la Défense, Thomas de Maizière, a publié un communiqué pour souligner que "les vérifications en vue d`un soutien allemand dans le dossier malien (n`étaient) pas terminées", mais qu`elles se déroulaient "en étroite concertation avec la France".
Le ministère réfléchit actuellement à la question d`une assistance dans le domaine du transport aérien. D`autres services ministériels planchent sur une aide humanitaire et médicale, a-t-il précisé.
Le chef de la diplomatie Guido Westerwelle, avait promis lundi "que
l`Allemagne ne laissera pas seule la France dans cette situation difficile", par la voix de son porte-parole, Andreas Peschke, qui avait déjà évoqué un possible soutien "logistique", "médical" ou "humanitaire".
Le président ivoirien Alassane Ouattara, président de la Cédéao, doit rencontrer mercredi à Berlin la chancelière Angela Merkel et aborder ce sujet avec elle.