BUJUMBURA - Le Burundi est prêt à envoyer des troupes au Mali au sein d'une force africaine destinée à combattre les islamistes qui occupent le nord de ce pays, mais n'a pas pour l'heure été sollicité en ce sens, a annoncé mardi un porte-parole de la présidence burundaise.
Selon ce porte-parole, la question "pourrait être abordée" lors d'un
entretien prévu mercredi à Bujumbura entre le président burundais Pierre
Nkurunziza et son homologue béninois Boni Yayi, président en exercice de
l'Union africaine (UA), actuellement en tournée dans douze pays d'Afrique.
"Le Burundi n'a pas encore été approché officiellement, mais a déjà
manifesté sa disponibilité à envoyer des troupes pour les opérations de
libération du Nord-Mali", a déclaré à l'AFP le porte-parole adjoint de la
présidence burundaise, Willy Nyamitwe.
"Le Burundi est prêt à envoyer des troupes dans ce pays si une telle
demande est formulée (...) et la question pourrait être abordée dans
l'entretien que le président Pierre Nkurunziza aura avec le président en
exercice de l'UA demain à Bujumbura", a-t-il poursuivi.
Environ 5.000 soldats burundais sont déjà déployés au sein de la force de
l'Union africaine en Somalie (Amisom), dont ils constituent le deuxième
contingent en nombre derrière celui envoyé par l'Ouganda.
"Le Burundi a recouvré la paix aujourd'hui grâce au soutien de la
communauté internationale. C'est pour cette raison que nous sommes aujourd'hui
engagé dans les missions de paix en Somalie, au Darfour (...) et que nous
sommes disposés à intervenir là où c'est nécessaire, dans le cadre de l'UA, de
la région ou de l'Onu bien sûr", a expliqué M. Nyamitwe.
Le Burundi est sorti en 2006 de 13 ans de guerre civile ayant fait 300.000
morts.
Jusqu'à 5.500 Casques bleus, majoritairement africains, y ont été déployés
entre 2004 et 2006, dans le cadre de l'Opération de l'ONU au Burundi (Onub)
qui avait pris le relais d'une Mission de l'UA (Miab) présente entre 2003 et
2004.
La force africaine au Mali devrait compter environ 3.300 hommes et sera
commandé par un général nigérian. Abuja prévoit d'envoyer 900 militaires dont
un premier bataillon est attendu mercredi.