Bamako, 18 déc 2015 (AFP) - Le chef de la Mission de l’ONU au Mali
(Minusma), l’ex-ministre tunisien des Affaires étrangères Mongi Hamdi,
quittera ses fonctions en janvier et sera remplacé par le Tchadien Mahamat
Saleh Annadif, a appris vendredi l’AFP de sources diplomatiques à Bamako.
"Mahamat Saleh Annadif, ancien ministre tchadien des Affaires étrangères,
nommé à la tête de la mission de l’ONU au Mali, prendra ses fonctions en
janvier", a déclaré à l’AFP une source au cabinet de l’actuel représentant de
l’ONU au Mali.
Mongi Hamdi, actuellement pressenti pour rentrer au gouvernement tunisien,
avait été nommé en janvier 2015 pour succéder au premier chef de la Minusma,
le Néerlandais Bert Koenders, nommé ministre des Affaires étrangères aux
Pays-Bas.
"Nous sommes au courant, M. Hamdi s’en va, et Mahamat Saleh Annadif
arrive", a confirmé un responsable du ministère malien des Affaires étrangères
sous couvert d’anonymat.
Sous le mandat de M. Hamdi, les négociations de paix conduites à Alger ont
abouti à la conclusion d’un accord de paix, signé successivement en mai par le
camp gouvernemental et en juin par l’ex-rébellion à dominante touareg, mais
les attaques jihadistes se sont parallèlement intensifiées sur le terrain.
Sa gestion était critiquée par plusieurs pays. "Ce qui est clair est que M.
Hamdi manquait de poigne dans la gestion de la crise malienne", a commenté
sous couvert d’anonymat un diplomate en poste à Bamako.
Avec plus de 1.100 militaires et policiers sur un effectif total de quelque
10.300, le contingent tchadien de la Minusma est le troisième en nombre,
derrière ceux du Burkina Faso et du Bangladesh.
La Minusma, déployée depuis juillet 2013, est la mission de maintien de la
paix de l’ONU la plus coûteuse en vies humaines depuis la Somalie en 1993-1995.
M. Annadif a également été chef de la mission de l’Union africaine en
Somalie (Amisom), de novembre 2012 à juin 2014.
Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes
jihadistes liés à Al-Qaïda, après la déroute de l’armée face à la rébellion à
dominante touareg, d’abord alliée à ces groupes qui l’ont ensuite évincée.
Les jihadistes ont été dispersés et en ont été en grande partie chassés à
la suite du lancement en janvier 2013, à l’initiative de la France, d’une
intervention militaire internationale qui se poursuit actuellement. Mais des
zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères.
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