DUBAI - Le président François Hollande a affirmé mardi que la France voulait arrêter l'agression des islamistes au Mali mais n'avait pas vocation à rester dans ce pays, lors d'une visite aux Emirats arabes unis dont il a obtenu le soutien à l'intervention militaire française.
"Nous avons trois buts dans notre intervention qui s'effectue dans le cadre de la légalité internationale, avec la demande expresse des autorités maliennes, le soutien de tous les pays africains et l'appui de l'Europe", a-t-il déclaré dans une conférence de presse à Dubaï.
Il s'agit en premier "d'arrêter l'agression terroriste", "de sécuriser Bamako ou nous avons plusieurs milliers de ressortissants", et de permettre au Mali de recouvrer son intégrité territoriale, mission confiée à la force africaine qui a notre appui", selon lui.
Il a assuré que la France n'avait "pas vocation à rester au Mali" mais devait faire en sorte qu'à son départ il y ait "des autorités légitimes, un processus électoral et plus de terroristes".
Interrogé sur les huit otages français au Sahel, il a affirmé qu'il ferait "tout pour les libérer". Les otages, "j'y pense à chaque instant mais j'ai considéré que l'intervention était la seule solution".
La France a lancé le 11 janvier une intervention au Mali pour stopper la progression de combattants islamistes contrôlant le nord du pays vers la capitale Bamako. Des raids ont ensuite visé les islamistes dans le Nord qui ont procédé à un repli des villes sous leur contrôle.
"La France est en première ligne. Si elle ne l'avait pas été, il y aurait
aujourd'hui un Mali entièrement occupé par des terroristes et d'autres pays
africains menacés", avait expliqué M. Hollande au "Camp de la Paix", la seule
base française au Proche-Orient située à Abou Dhabi.
Dans l'avion présidentiel l'y amenant lundi soir, l'entourage de M.
Hollande a indiqué qu'une partie des 700 hommes de cette base était
mobilisable, ainsi que les six avions Rafale qui y sont stationnés, pour
l'opération Serval, en cas de besoin.
Multiples soutiens
Il a affirmé avoir obtenu le soutien des Emirats, dont il a rencontré le
président, cheikh Khalifa ben Zayed Al-Nahyane. "Les autorités des Emirats
m'ont apporté tout leur soutien pour l'opération" et apporteront "une aide
humanitaire, matérielle, financière et éventuellement militaire".
M. Hollande a rencontré à Abou Dhabi son homologue mauritanien Mohamed Ould
Abdel Aziz qui, selon le président français, a décidé de "sécuriser sa
frontière avec le Mali, donc de la fermer dans l'hypothèse où des terroristes
voudraient s'y réfugier".
Il a ajouté que le Maroc, après l'Algérie, avait autorisé les appareils
français à survoler son territoire pour se rendre au Mali.
Interrogé par ailleurs sur le soutien de l'Iran au président syrien Bachar
Al-Assad, M. Hollande a affirmé que ce pays devrait "réfléchir à ce que
signifierait l'effrondrement du régime syrien" et répété le souhait de Paris
"d'accélérer la transition politique" en Syrie en proie à la guerre civile.
Initialement, la visite du président français aux Emirats était plutôt à
dominante économique. Il y était accompagné de nombreux chefs d'entreprises
parmi lesquels Christophe de Margerie (Total), Pierre Mongin (RATP), Henri
Proglio (EDF), Augustin de Romanet (Aéroport de Paris), Jean-Cyril Spinetta
(Air France), Jean-François Cirelli (GDF Suez).
Le Rafale de Dassault était également à l'ordre du jour, même s'il n'y a
pas eu de signature de contrat. "Nous pensons que c'est une technologie
exceptionnelle, nous l'avons dit à nos amis émiratis, ils ne le contestent pas
d'ailleurs. Après, c'est une question de prix", a dit M. Hollande.