DAKAR - L'ONG Action contre la Faim (ACF) a annoncé mardi la suspension, "pour raisons de sécurité", de ses programmes dans la région de Gao, dans le nord du Mali, en raison des raids aériens français destinés à déloger les islamistes qui contrôlaient ces zones depuis plus de neuf mois.
"Alors que le conflit au Mali entre dans une nouvelle phase, Action contre
la Faim a dû suspendre temporairement ses programmes dans la région de Gao",
affirme l'organisation dans un communiqué transmis à l'AFP à Dakar.
Cette suspension a été décidée "pour des raisons de sécurité", précise
l'ONG, qui intervenait notamment pour "le traitement d'enfants sous-nutris" à
l'hôpital région et dans des centre de santé départementaux.
Selon ACF, "la nouvelle phase du conflit qui sévit aujourd'hui au Mali
aggrave une situation déjà précaire dans le pays, et entrave l'action
humanitaire".
Elle "s'inquiète des conséquences des affrontements sur la population déjà
fragilisée", non seulement pour le centre du pays où les combats ont lieu,
mais également dans le Nord, qui se trouve encore plus isolé, et auprès des
populations déplacées dans les pays voisins".
Le nord du Mali, composé des régions de Tombouctou, Gao et Kidal, est
devenu en 2012 un sanctuaire pour les groupes islamistes armés liés à Al-Qaïda
qui l'occupaient totalement, de même qu'une partie de la région de Mopti
(centre), jusqu'au déclenchement, la semaine dernière, d'une offensive de
l'armée malienne pour les repousser, appuyée par la France.
Dans un communiqué séparé, l'ONG Oxfam se déclare "vivement préoccupée par
les conséquences que pourraient avoir l'intensification des combats au Mali,
et demande que des observateurs de l'ONU y soient déployés de toute urgence".
"Bien que l'information sur les conséquences humanitaire reste limitée, les
estimations portent à 30.000 le nombre de personnes déplacées du fait des
combats", affirme-t-elle, en appelant à "assurer que les opérations
n'infligent pas de maux supplémentaires à une population civile qui se trouve
déjà en situation de détresse, en particulier les femmes et les enfants".