STRASBOURG (Parlement européen) - La représentante de l'Union européenne pour les Affaires étrangères, Catherine Ashton, a remercié mardi la France pour son intervention au Mali mais s'est gardée de proposer tout engagement supplémentaire de l'UE pour soulager Paris.
"Je voudrais remercier les Etats membres de l'UE et surtout la France et
les Etats de l'Ouest africain qui sont venus en aide au Mali", a dit Mme
Ashton devant le Parlement européen à Strasbourg.
"Nous sommes directement concernés par la situation" au Mali car "les
groupes terroristes qui se trouvent au nord du Mali tirent profit de la
situation pour le trafic d'armes et de drogue, pour prendre des otages qui
sont des citoyens européens. Nous ne pouvons pas rester indifférents vis-à-vis
de cette situation", a ajouté Mme Ashton devant un hémicycle quasiment vide.
Mais, a reconnu la chef de la diplomatie européenne, "il n'existe pas de
forces militaires européennes" et la France devra porter seule la plus lourde
partie du fardeau.
La seule proposition concrète faite devant les eurodéputés par Mme Ashton
est de nommer prochainement "un représentant spécial" européen pour le Sahel.
Elle a également souhaité accélérer la formation de l'armée malienne.
"Tout le monde dit +nous+ mais il n'y a que des soldats français la-bas",
lui a répondu le chef de file des Verts européens, Daniel Cohn-Bendit qui
soutient l'intervention française.
Il a dénoncé la pusillanimité de l'UE qui soutient la France mais refuse de
s'engager militairement à ses côtés. L'Europe "fournit les infirmières et les
Français vont se faire tuer", a déploré M. Cohn-Bendit.
"Ce qui se passe au Mali concerne tous les Européens", a dit de son côté la
Française Marielle de Sarnez au nom des Libéraux européens. Son compatriote,
le conservateur Arnaud Danjean, a rappelé quant à lui que les institutions
européennes discutent depuis au moins deux ans de la situation au Mali et ont
adopté un nombre considérable de résolutions ou de plans. "Mais qu'en est-il
de l'action" pour lutter contre l'installation d'un foyer terroriste au coeur
de l'Afrique?, a-t-il demandé sans obtenir de réponse.