Mohamed Alhousseïni Touré, pas très impliqué dans la vie politique au sens pratique du terme, ne rase pourtant pas les murs. Mieux, il est au jour d’aujourd’hui, la clé de voûte du régime. Modeste, mais très puissant, parce que, écouté, respecté, très sérieux devant l’éternel.
Un potentiel et incontestable premier ministrable, si l’information selon laquelle, le départ de Modibo Keïta, s’avérait.
Le départ annoncé du Premier ministre en fonction, s’il s’avérait, serait une aubaine, disons le très franchement en ce que, il fait la soupe à des hommes et femmes, tentés de vivre l’aventure de la Cité administrative. Les caïmans, les longs couteaux et même des seconds couteaux, tous travaillent déjà à la matérialisation de ce si bouleversant rêve de reprendre son fauteuil. Bocar Téreta qui n’en dormirait plus, le ministre des Finances, Mamadou Igor Diarra qui croirait lui aussi à sa bonne étoile pour s’installer à la place du Calife. Mais selon des sources proches de son parti, assurément pas des amis à lui, l’homme Tereta, le très puissant ministre du Développement Rural et non moins numéro 2 dans la hiérarchie des tisserands, mettrait des pieds et des mains pour, enfin devenir ce dont il rêve depuis l’avènement du président IBK, c’est-à-dire, Premier ministre et Chef du gouvernement, une promotion qu’il justifierait par son statut de patron après le patron du RPM. Mais, n’est-ce pas là une considération pour rêver aussi faux, lorsqu’on sait que beaucoup dans son propre camp, estiment qu’il devraitµ davantage travailler à revenir dans le cœur d’IBK, le convaincre davantage, pour enfin se positionner dans la perspective du second et dernier mandat de celui qui pour beaucoup de maliens, notamment de ceux en affinité avec Sebenicoro, aurait cessé de le porter dans son cœur. Les soubresauts politiques et sauts d’humeur des empoignades entrant dans le cadre de la présidentielle avortée de 2012. Une déloyauté, croient-ils sincèrement. De quoi se prévalent donc les cadres du RPM, pour raconter à tout venant, que le poste de PM, est leur dû ? De mérites politiques obligeant un président de la République, à choisir forcément son PM dans son parti originel, IBK, en tout cas, n’a jamais attribué au RPM la paternité de sa montée à l’Olympe. Ce sacre énorme de 2013, affirme t – il à satiété, émane de la volonté populaire des maliens, celle de faire de lui leur président, cette année là. Une vraie marque de reconnaissance à l’endroit du peuple du Mali. Alors, qui d’autres ? Igor, le patron de l’hôtel des Finances ? Ag Erlaf, un politique connu pour être à la fois, proche de Soumaila Cissé et du président IBK ? Son origine de fils et d’homme du nord, pourrait lui être d’un apport inestimable.
Tout le monde à son corps défendant, observe et apprécie son changement de look, depuis le début de cette affaire du nord… Le ministre Ag Erlaf s’habille désormais à la traditionnelle, aux accoutrements de notre si cher terroir septentrional. Une excellente politique de communication qui, en plus de son excellent background, pourrait inciter le président de la République, à regarder de son côté. Une magnifique amorce dans la perspective de l’application de l’accord de paix et de réconciliation nationale ? Pourquoi pas ! Des favoris cachés dont nul ne soupçonne leur possible irruption ? On citerait volontiers des ministres et même de simples maliens de la diaspora, sinon de l’administration publique ici à Bamako. Untel, tel autre, la liste est longue et harassant pour qui voudrait l’égrener. Mais, attention !
Et Mohamed Alhousseïni Touré, cette bonne carte dissimulée dans la manche de la veste, ou du boubou du président IBK ?
Formé à la vieille bonne école allemande des années 70, ministre, ambassadeur et beaucoup d’autres titres très importants depuis la nuit des temps, Mohamed Alhousseïni Touré, l’actuel Segal de la présidence de la République, pourrait être un très bon Premier ministre. Haut cadre de l’Etat, respecté et convainquant, Mohamed Alhousseïni, a été le cheval que le président Moussa Traoré, avait trouvé pour palier à la fuite en avant du Zorro de la politique nationale malienne. Avec Fracas, Soumana Sacko, puisqu’il s’agit de lui, avait osé rendre son tablier de grand argentier de l’Etat, fâché d’avoir été humilié par feu Sékou Ly, ministre, confident et ami personnel du président Moussa Traoré. Depuis, cet excellent fonctionnaire de l’Etat malien, ne s’est plus du tout éloigner des cercles du pouvoir au Mali. Ministre Directeur de Cabinet puis Secrétaire Général de la présidence de la République, poste qu’il occupe ce matin encore, parce que, rompu dans les arcanes de l’administration publique, mais aussi et surtout, très riche de ses nombreuses bonnes cartes de visites de par le monde. Pour tout dire et ne rien laisser, le président IBK, franchement, pour le restant de ce premier mandat, dispose d’une expertise de première main, pour ne plus se faire le moindre souci sur la problématique d’un vrai Premier ministre. Enfant lui aussi du nord, histoire de rétablir des équilibres et pourquoi pas, profiter de la grande bonne intelligence de ce cadre bon teint de l’administration d’Etat. Le président IBK, devrait il encore se casser la tête ?
A suivre
Sory de Motti