En plus d’être frappé d’ostracisme dans le système protocolaire de la République, le maire du district se trouve également sous les feux des critiques acerbes du fait de l’état insalubre de la capitale. Après les inondations et la gestion domaniale, l’environnement est le nouveau secteur sur lequel le maire du district est vigoureusement pris à partie par ses adversaires tapis dans le régime. Annoncée dans la capitale malienne pour fin 2016, le sommet Afrique-France est devenu une opportunité de plus pour en faire la tête de Turc. Interpellé sur les moyens financiers déployés pour rendre Bamako plus attrayante et plus coquette avant l’évènement, le ministre de l’Economie et des Finances s’en est donné à cœur joie en disant tout ce que tous ses collègues pensent tout bas. Pour lui, ceux sont les services de la mairie du district qui sont en deçà de leur mission d‘autant plus que l’environnement est un domaine où les compétences sont transférées. Le maire de Bamako en est le premier responsable, a-t-il indiqué, ajoutant au passage que le gouvernement ne saurait continuer à s’occuper du même secteur pour lequel plus de 4 milliards Fcfa sont annuellement alloués à l’Hôtel de ville. Et, le ministre de l’Environnement de renchérir avec des diatribes similaires en profitant de l’enlèvement du gênant dépôt d’ordures de Dianéguéla en Commune VI. Nul ne se préoccupe par exemple du rôle et de la responsabilité qui reviennent à une structure comme Agir de la Première dame, qui engrange des fortunes importantes pour la même cause.
Face à l’insécurité, le député Niamey Kéïta propose un Etat policier
A la différence des adeptes d’une ville, l’ancien directeur général de la Police nationale se préoccupe plutôt de l’accueil du sommet France-Afrique dans une cité plus sécurisée. Pour lui, c’est le principal défi auquel les autorités devraient faire face d’ici à la fin de la prochaine année, après la série d’attentats annonciateurs d’une ville truffée de malfaiteurs. Face au phénomène, le député originaire de Nara est convaincu que les autorités ne sont pas en train d’exploiter suffisamment les ressources disponibles dans le sens d’une amélioration du système national des renseignements. La ville Bamako, a laissé entendre Niamé Keïta, connaît une progression démographique exponentielle et pourrait avoir déjà atteint le double des 2,5 millions d’habitants qui la peuplaient lors de la dernière Afrique-France qu’elle a cueillie en 2005. Il en résulte un ratio sans appel de moins d’1 policier pour 300 habitants, de quoi lui inspirer une infiltration de la population dans le but de recueillir une masse critique d’informations et mieux assurer la sécurité des citoyens. Et, d’ajouter, curieusement, qu’il ne s’agit pas d’un Etat policier.Les fonctionnaires sans abris à Kéniéba
Quand on est fonctionnaire nouvellement affecté à Kéniéba, on risque fort de devenir un Sdf (Sans domicile fixe), tant le logement est devenu un casse-tête dans la cité construite sur tout l’or du Mandé. Littéralement envahie par les exploitants du métal jaune, l’affluence humaine dans la ville de Kéniéba a pesé sur l’équilibre offre-demande au point que les pauvres fonctionnaires ne savent plus à quels saints se vouer. Les locateurs, qui font la pluie et le temps, ont mis la barre haute et les prix pratiqués sur le marché de l’habitat ne sont plus accessibles aux maigres bourses. Tenez, une chambre unique est cédée à la rondelette somme de 30 000 Fcfa et revient du coup plus chère que dans certains quartiers de la capitale. S’y ajoute qu’une urbanisation galopante s’y développe depuis l’installation d’un cordon douanier qui y favorise une densité du trafic.
Un ministre poète à l’Assemblée nationale
Il s’agit du ministre du Culte, Tierno Hass Diallo, qui s’est distingué la semaine dernière par son habileté à esquiver les questions des parlementaires, lors de sa deuxième interpellation sur la récurrente question du Hadj. A la différence de l’année précédente, les désagréments, cette fois-ci, ne se sont point limités à une simple désorganisation. Car le Mali, toutes proportions gardées, vient en deuxième position après l’Iran parmi les pays musulmans durement frappés par le drame de Mina. C’est pour en avoir le cœur net que les députés ont convié le ministre en charge de la question. Et, le moins qu’on puisse dire, c’est que les élus de la nation ont été suffisamment servis en manœuvres et gymnastiques ainsi que subtilités pour contourner l’essentiel. Visiblement agacé par l’exercice, à en juger par sa complainte d’être le seul ministre interpellé dans son pays sur le drame, Thierno Diallo a tout évoqué sauf le terrain sur lequel il était attendu par une opinion assoiffé d’informations sur l’événement tragique. Pendant que les députés évoquent le deuil et la consternation de tout un peuple, le ministre Parnassien était lui plutôt intéressé par le nouveau décor où l’exercice s’est exceptionnel déroulé : la Salle Aoua Keïta. «Je la trouve bien chouette votre nouvelle salle», a-t-il lancé pour détendre les visages encore attristés par les proportions de pertes en vies humaines pour le pays.
La police routière de plus en plus absentéiste
Avec le départ du redoutable duo Sada Samaké-Hamidou Kansaye, la police routière semble aux anges. En tout cas, elle se la coula douce et s’autorise des abandons de poste massif aux différents carrefours de la capitale dès le crépuscule à certains endroits. Les usagers les plus irréguliers de la route en font les choux gras, mais la circulation ressemble à une véritable bouillabaisse, une sorte de jungle où, ne s’en sortent que les plus coriaces. Il arrive même dans certains quartiers que les jeunes volontaires s’improvisent en policiers pour réguler la circulation ou que des conducteurs descendent de leur véhicule pour se frayer chemin un chemin en jouant le même rôle. Quelques semaines encore auparavant, les agents de la police routière se maintenaient en poste jusqu’à des heures indues et leur seule présence était dissuasive. Depuis un certain temps, quelques imprudents peuvent s’autoriser une violation des feux sans être inquiéter avec le risque de provoquer l’irréparable. Il y a tout lieu de penser que les policiers ont souhaité le départ des anciennes autorités au non d’un certain droit à la désertion.
La tutelle budgétaire de la Hac fait polémique
A peine installée, la Hac est déjà au centre des équivoques. Selon les textes qui la régissent, la Haute autorité de la communication est plutôt rattachée à la Primature. Une histoire sans doute d’affirmer sa suprématie ainsi que son autonomie pour une structure indépendante par essence. Mais, avec le vote de la loi de 2015, la semaine dernière, les députés, dont l’ancien président du Conseil supérieur de la communication, ont relevé une confusion en rapport avec son rattachement budgétaire. Il se trouve que son budget de fonctionnement a été curieusement arbitré par département de la communication où il est également logé. Interrogé sur l’équivoque, le ministre Mamadou Igor Diarra n’a pas été suffisamment convaincant en noyant le poisson dans l’eau, la question dans l’autonomie budgétaire de l’autorité de régulation des media. Pourvu que le privilège soit effectif. Car, la dépendance budgétaire vis-à-vis du département a causé tant de tort à son ancêtre, le Csc, au point d’avoir dangereusement porté préjudicié à l’exercice de ses principales missions.