Dans une interview exclusive de 4mn 25s qu’il a accordée à la Deutsche Welle, le nouveau patron de la Minusma, le tchadien Mahamat Saleh Annadif dévoile ses plans et ses priorités.
Le diplomate tchadien déclare qu’il va se battre avec les maliens, les pays voisins, les partenaires pour faire appliquer l’accord pour la paix et la réconciliation qui est sa feuille de route. « J’ai la chance d’avoir une feuille de route à travers l’accord politique d’Alger du 20 juin 2015. Donc, je me battrai avec les maliens, tous les acteurs impliqués notamment les pays voisins et d’autres acteurs et partenaires comme la France et l’Union Européenne pour qu’on puisse appliquer l’accord du 20 juin », développe-t-il. « Je pars d’un principe simple. Si les Nations Unies sont là-bas, si je pars là-bas, c’est pour aider les maliens à retrouver la paix. On ne peut pas faire la paix au Mali sans les maliens », renchérit le nouveau chef de la mission onusienne. «Ma ligne directrice c’est le dialogue. Discuter, négocier autant que possible, être compris par les Maliens», souligne Mahamat Saleh Annadif. Celui qui veut être plus pédagogue compte s’investir pour faire comprendre aux maliens que sa mission est de les accompagner à faire la paix, à se réconcilier. « L’accord a été signé par les maliens. Ils ont donné leur accord. Maintenant ma mission consiste à accompagner la mise en œuvre de cet accord », explique-t-il. Il ambitionne de surmonter les difficultés actuelles en discutant avec les uns et les autres et en mettant l’accent sur le fait que l’application de l’accord est dans l’intérêt du Mali et des partenaires du Mali. « Je vais m’investir pour que l’application puisse voir le jour », affirme l’ancien chef de la diplomatie tchadienne.
Le successeur du tunisien Mongi Hamdi veut également aller en guerre contre les terroristes. « Combattre le terrorisme ne dépend pas du mandat. Le mandat est assez suffisamment robuste pour combattre le terrorisme », déclare-t-il en ajoutant que l’un de ses objectifs est d’être « le plus pédagogue possible ». Interrogé sur les relations difficiles qu’entretenaient ses prédécesseurs avec les autorités maliennes, il déclare : « Je ne connais pas comment ont été les relations de mes prédécesseurs avec les autorités maliennes. Tout ce que je sais avant d’être nommé, c’est que j’ai reçu l’agrément des autorités maliennes ».
Mahamat Saleh Annadif dit ne pouvoir aimer le Mali plus que les Maliens. « On ne peut pas être plus royalistes que le roi. Je ne peux pas dire que j’aime le Mali plus que les maliens. C’est trop ambitieux », affirme-t-il sans ambages.