Le Groupement Professionnel des Agences de Communication (GPAC) a tenu sa 4ème Assemblée Générale ordinaire le vendredi 18 décembre dernier au siège de DFA communication. Au centre des préoccupations, l’adoption d’une loi visant à protéger les Agences de Communication maliennes de la concurrence déloyale et une meilleure organisation du secteur.
Par la voix de son président, Moustapha Diop, le Groupement Professionnel des Agences de Communication (GPAC) revendique l’adoption d’une loi pour protéger ses membres de la concurrence déloyale et une meilleure organisation du secteur, gros pourvoyeur d’emplois. C’était à la faveur de la 4ème assemblée générale de l’organisation tenue, le vendredi dernier au siège de DFA communication.
Le président du GPAC, Moustapha Diop, dès l’entame de ses propos, a rappelé que malgré la crise que le Mali traverse depuis 2012, le Groupement Professionnel des Agences de Communication a enregistré des avancées. Mais malgré tout, regrette-t-il, le secteur reste confronté à d’énormes difficultés liées essentiellement à une quasi inexistence de textes régissant les Agences de communication. Toute chose qui dit-il, ouvre la voie à des concurrences déloyales et favorise l’anarchie, qui, aujourd’hui impacte sérieusement sur le développement du secteur. D’où la nécessité et l’urgence pour lui d’adopter le projet de loi élaboré par le GPAC de concert avec le gouvernement et soumis au Parlement.
« Il est crucial que cette loi soit défendue par notre Ministère de tutelle et qu’elle soit adoptée par nos élus » réclame le président du GPAC, Moustapha Diop. Qui poursuit que le secteur des agences de communication avec environ 20 milliards FCFA de chiffre d’affaires annuel, et ses milliers de collaborateurs ne peut être administré par des textes datant des années 1980.
Selon lui, si aucune mesure n’est prise sous peu, certaines entreprises du secteur risqueront de déposer le bilan.
« Aujourd’hui, les investisseurs étrangers investissent dans les métiers de la communication au Mali. Alors que les pays de la sous-région ont trouvé des mécanismes pour contrôler et limiter l’accès à leurs marchés », déplore-t-il. Avant de citer en exemple la Côte-D’ivoire, où l’arrêté portant application du décret relatif à l’exercice des professions publicitaires stipule en son article 4 que : « la société doit avoir son siège en Côte-D’ivoire, le gérant doit être obligatoirement ivoirien, la cogérance n’est pas admise en la matière ». Puis révèle-t-il, le même décret stipule à son article 5 que : « Sauf les supports internationaux dits de renommée dont seul le ministre chargé de la Communication détient la liste, tout autre support étranger ou agence conseil en publicité étrangère devant exercé sur le territoire national doit obligatoirement utiliser les services d’une régie ou d’une agence conseil en publicité locale (ivoirienne) accréditée auprès du Conseil Supérieur de la Publicité ».
Au regard de ces mesures, selon lui, aucune agence malienne ne peut aujourd’hui exercer en Côte-D’ivoire et aucune publicité réalisée par ces agences ne peut être diffusée sur les télévisions ivoiriennes, sans la signature d’une agence locale contre rémunération. Alors qu’au même moment, déplore-t-il, des publicités réalisées par les agences ivoiriennes passent en boucle sur les chaînes de télévisions maliennes. Et pire, dénonce, le président du GPAC, Moustapaha Diop, les Agences Ivoiriennes viennent travailler au Mali sans contrainte. Toute chose qui selon lui, fragilise sérieusement les entreprises nationales.
Sidi Dagnoko, le manager de l’Agence de communication Spirit Mccann révélera pour sa part qu’environ 300 agréments ont été délivrés alors que seulement 63 agences exercent dans une situation normale. A l’en croire, les agences de communication membres du GPAC offrent de l’emploi à environ 5000 personnes et 400 entreprises vivent de l’activité publicitaire. D’où l’impérieuse nécessité selon lui, d’accélérer l’adoption du nouveau texte régissant le secteur afin de mettre un terme au vide juridique qui entrave l’épanouissement du secteur.
Quant au représentant du ministre de l’Economie Numérique, de l’Information et de la Communication, Gamer Dicko et le président du Conseil National du Patronat du Mali (CNPM), Mamadou Sinsy Coulibaly, ils ont tous exprimé leur détermination à peser de tout leurs poids pour changer la donne.
Lassina NIANGALY