Le président de la république Ibrahim Boubacar Keita n’inspire plus la peur à ses ministres, ou a-t-il tout simplement perdu le contrôle ? Cette question mérite d’être posée aujourd’hui, au regard du désordre et de l’anarchie qui régnait au sein du gouvernement. Un gouvernement en proie depuis quelques mois à une crise de solidarité qu’on en a très peu vu dans ce pays.
Ce manque de solidarité gouvernementale est-il à mettre au compte de ceux-là qui ne jurent aujourd’hui que par le fauteuil du Premier Ministre, Modibo Keita ? Si certains observateurs n’hésitent pas à répondre à cette question par l’affirmation, nous nous indignons du fait que cette guerre, sinon ces guerres de poste de Premier Ministre, ne devraient nullement entamer la solidarité entre les ministres dans le gouvernement. Or, c’est de ce spectacle ahurissant que le peuple malien assiste depuis des mois. Et comme pour tout dire, le Ministre des domaines de l’Etat et des affaires foncières, Mohamed Ali Bathily, vient de mettre le pied dans le plat. En effet, interpellé le mardi dernier à l’Assemblée Nationale pour des questions foncières, le Ministre Bathily n’a pas manqué de déplorer le manque de solidarité qui mine aujourd’hui le gouvernement, et qui impacte négativement sut toutes ses actions. Il s’est dit aidé par le fait qu’il soit senti tout seul et abandonné par ses collègues du gouvernement dans la démolition des maisons de Souleymanbougou. Une démolition pourtant ordonnée par le gouvernement. Dans une sortie au Journal «L’Indépendant», le lundi dernier, le même ministre s’est étonné du fait que sa conférence de presse suite à l’arrêt des démolitions de Souleymanebougou ait été censurée par l’ORTM, sans le dire clairement, il affirme ici que c’est le Ministre Choguel Maiga de la Communication qui serait derrière cette censure. Dans le même ordre d’idée, quand le ministre Bocari Tréta a été éclaboussé dans le dossier de l’engrais frelaté, nul dans le gouvernement n’est venu à son secours. Pareil pour le ministre Housseini Amion Guindo su département des sports dans la crise de la FEMAFOOT. Si on imprime le dicton «Chacun pour soit, Dieu pour tous » dans le gouvernement, on ne serait plus face à un gouvernement ; qui est tout unique, mais plutôt dans le cercle vicieux où chacun cherche à tirer la couverture sur lui à n’œuvrer que pour ses seuls intérêts égoïstes, au détriment des intérêts du peuple dont le gouvernement tire partout son essence. Comme conséquence, on voit bien que le pays est à vau-l’eau, et que les actions du Président de la République s’en ressentent. Il détient dès lors urgent que le Gouvernement fasse son autocritique, se ressaisisse et travaille en équipe. C’est de cela que le président de la République attend du gouvernement. Et c’est de cela que le peuple attend de lui. Alors pour une fois que le gouvernement sorte des calculs et querelles personnelles, pour faire face aux préoccupations du peuple malien.
Mahamadou TRAORE
Alias Mussolini