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Affaire « Bérets rouges » : Amadou Aya Sanogo, Yamoussa Camara, Ibrahim Dahirou Dembélé déférés devant la cour d’assises
Publié le mercredi 23 decembre 2015  |  Le Républicain
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© aBamako.com par AS
Présentation des vœux des forces armées et para militaire au président de la République par intérim Dioncounda Traore
24/12/2012. Bamako. Hall du Secretariat General de la Présidence. Colonel -major Ibrahima Dahirou Dembélé, Chef d`Etat Major General des Armees




Affaire « Bérets rouges » : Amadou Aya Sanogo, Yamoussa Camara, Ibrahim Dahirou Dembélé déférés devant la cour d’assises
* Sidy A Touré, l’ex chef de la DGSE libéré Le verdict de la chambre d’accusation de la cour d’appel de Bamako est tombé hier mardi 22 décembre 2015 dans l’Affaire « Enlèvement de personne, assassinat et complicité », dites des « bérets rouges », impliquant 28 personnes dont l’ex ministre de la Défense, l’ex chef du Cnrdre, le Général Amadou Haya Sanogo, le Général Yamoussa Camara, l’ex chef d’état-major des Armées, le Général Dahirou Dembélé, l’ex Directeur général de la Sécurité d’Etat, le Général Sidy Alassane Touré et consorts. Si ce dernier a bénéficié d’un non lieu, les autres généraux croupissent toujours en prison et seront jugés devant la cour d’Assises.
La décision rendue hier mardi 22 décembre 2015 par la chambre d’accusation de la Cour d’Appel de Bamako dans l’affaire dite des « bérets rouges » est sans équivoque. Sur les 28 détenus dans cette affaire, le parquet général avait requis un non lieu pour 11 personnes. Mais la chambre d’accusation dans son délibéré d’hier a déclaré le non lieu pour 10 détenus, parmi lesquels figurent l’ex chef de la DGSE, Sidy Alassane Touré et Sirman Fané (décédé).
La chambre d’accusation dans sa sagacité a accusé certains généraux dont Amadou Aya Sanogo, le chef de la junte qui a perpétré le putsch du 22 mars 2012, Yamoussa Camara, ex ministre de la défense et des anciens combattants, Ibrahim Dahirou Dembelé, ex chef d’Etat major général des armées, pour « Enlèvement de personnes, assassinat et complicité d’assassinat ». Ils seront jugés devant la cour d’assises conformément à la loi.
La chambre d’accusation présidée par Hamadoun Souleymane Sidibé a lors de son audience publique du 22 décembre 2015 suffisamment établies les préventions des crimes d’enlèvement et d’assassinat contre Fousseyni DIARRA dit Fouss, Mamadou KONE, Tiémoko Adama DIARRA, Lassana SINGARE, Cheickna SIBY et Issa TANGARA, de complicité d’enlèvement et d’assassinat contre Amadou Aya SANOGO , Bloncoro SAMAKE, Amassongo DOLO, Simeon KEÏTA, Oumarou SANOGO dit Kif Kif, Soïba DIARRA, Christophe DEMBELE, Amadou KONARE, Mohamed Issa OUEDRAGO, Ibrahim Boua KONE et complicité d’assassinat contre Yamoussa CAMARA et Ibrahim Dahirou DEMBELE. En conséquence, la chambre d’accusation a prononcé leur mise en accusation en raison des faits ci-dessus spécifiés et qualifiés. « Décerne contre eux ordonnance de prise de corps et les renvoie devant la Cour d’Assises pour y être jugés conformément à la loi ; dit qu’ils seront pris de corps et déposés à la maison d’arrêt établie près ladite cour : mande et ordonne au surveillant chef de la maison de justice de les recevoir et les garder en se conformant à la loi, réserve les dépens », selon l’arrêt N°585 signé par le greffier en chef, Baba Mamadou Traoré.
Ce jour, à la Cour d’Appel, ce n’était pas la grande foule, mais on apercevait de part et d’autres les avocats de la défense, les parents des détenus, et peu, sinon discrets les plaignants. Collé à son téléphone, on surprenait Me Tiessolé Konaré communiquer avec qui, on ne saurait le dire, indiquant avoir obtenu 9 non lieu. Mais pour lui, le compte n’était pas bon car il misait sur 11. La cour statuant en chambre du conseil, dit « n’y avoir lieu à suivre contre Siriman FANE pour cause d’extinction de l’Action Publique ; Sidy Alassane TOURE, Mamadou CISSE, Drissa COULIBALY, Seydou Baba DIAKITE, MADY Oulé DEMBELE, Ibrahim KEITA, Bakary COULIBALY, Tahirou MARIKO et Adama DIARRA, des chefs de complicité d’enlèvement et d’Assassinat ; Ordonne par voie de conséquence, la mise en liberté de Sidy Alassane TOURE, Mamadou CISSE, Drissa COULIBALY, Seydou Baba DIAKITE, MADY Oulé DEMBELE, Ibrahim KEÏTA, Bakary COULIBALY, Tahirou MARIKO et Adama DIARRA, s’ils ne sont détenus pour autre cause ».
Sans beaucoup de commentaire, l’avocat des généraux Amadou Haya Sanogo et autres, Me Tiessolé Konaré a fait savoir qu’il respecte la décision judiciaire. « Ils sont au nombre de 28 personnes poursuivis pour des faits d’enlèvement et d’assassinat. Le parquet général avait décidé de dire « n’y a pas avoir lieu contre 11 personnes », mais à notre grande surprise la chambre d’accusation vient retenir le général Yamoussa Camara et Dahirou complices des faits à eux reprochés. Cette même chambre d’accusation a décidé de ne pas retenir dans les liens de l’accusation, 9 personnes, la dixième personne Siriman Fané étant décédé. Je respecte toutes les décisions judiciaires. Maintenant il s’agira de nous battre lors de l’audience des assises pour la cause de nos clients », a-t-il dit. Répondant au collectif des femmes et parents des bérets rouges qui s’était insurgé contre une quelconque libération des personnes impliquées à l’assassinat de leur enfants, Me Konaré a rétorqué que celles-ci ont oublié que leurs maris ont fait des morts en montant à Kati, à l’Ortm et à l’Aéroport Bamako Sénou. « On a dénombré seulement à l’hôpital Gabriel Touré 21 corps du fait des bérets rouges. Il ne faut pas qu’ils oublient qu’eux aussi ont des parents. Parmi ces 21 victimes figuraient 10 civiles dont 5 femmes. Il faut qu’on sache raison garder. Si vous mettez une cause à la disposition de la justice, suivez la justice, les juges ne sont pas à menacer. Il faut qu’elles sachent aussi que leurs maris ont fait des victimes », a-t-il dit.
Contactée Mme Sagara Bintou Maïga, présidente du Collectif des parents des bérets rouges disparus, s’est étonnée de cette décision judiciaire de libération de certaines personnes impliquées dans ce dossier d’assassinat. Elle a tout de même indiqué que son Collectif reste derrière la justice. « Nous restons derrière la justice. Mais nous voulons l’application de loi pour la paix au Mali », a-t-elle dit.
Aguibou Sogodogo

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