PARIS - Une réunion sur la situation humanitaire et des droits de l`homme au Mali est prévue jeudi au Centre de crise du Quai d`Orsay à Paris en présence d`ONG, a indiqué mardi le ministère des Affaires étrangères, au moment où plusieurs d`entre elles exprimaient des inquiétudes.
A Bamako, l`ambassadeur de France Christian Rouyer devait aussi réunir des ONG à l`ambassade, a indiqué Philippe Lalliot, porte-parole du ministre français des Affaires étrangères lors d`un point-presse, sans préciser de date.
Il a rappelé que la résolution 2085 du Conseil de sécurité des Nations unies sur le Mali comportait un volet sur les sujets humanitaires et de développement.
Les réunions de Paris et Bamako sont annoncées au moment où plusieurs ONG ont fait état de leurs préoccupations en matière de défense des droits de l`homme et de risques d`exactions accrus.
La Fédération internationale des droits de l`homme (FIDH) a évoqué mardi des risques de "représailles" des populations noires ou de l`armée malienne à l`encontre des populations touareg ou arabes du Nord.
"Pendant des mois", a expliqué à l`AFP Florent Geel, responsable Afrique de la FIDH, "dans la phase de préparation de l`opération internationale au Mali, on a essayé --et on y est parvenu -- d`intégrer dans la résolution 2085 des éléments de protection des droits de l`homme", tels que la formation des troupes en matière de droit international humanitaire, la présence d`observateurs, d`officiers de protection.
Mais, poursuit-il, dans l`opération française en cours, "certes lancée dans la légalité internationale, ce qui est inquiétant, c`est qu`il n`y a pas cette notion de préparation au respect des droits de l`homme des forces maliennes déjà au combat ni d`éléments de contrôle et de protection qui pourraient faire remonter dans la chaîne de commandement des excès éventuels ou massacres".
L`ONG Oxfam s`est dit vivement préoccupée par les conséquences que pourrait
avoir l`intensification des combats et demande le déploiement d`observateurs
de l`ONU de toute urgence.
Médecins du Monde (MDM) a estimé également que la situation humanitaire se dégradait dans le nord du pays, le conflit entraînant des déplacements de population dans des régions fragilisées depuis un an par la crise alimentaire et l`effondrement du système de santé.
Action contre la Faim (ACF) a annoncé mardi la suspension, "pour raisons de sécurité", de ses programmes dans la région de Gao, dans le Nord, en raison des raids aériens français destinés à déloger les islamistes qui contrôlaient ces zones depuis plus de neuf mois.
Médecins sans frontières (MSF) s`est inquiété mardi soir dans un communiqué "du sort des populations civiles en fuite à l`intérieur du pays et des nouveax réfugiés qui arrivent dans les pays limitrophes dont la Mauritanie, le Niger et le Burkin Faso".
La France a lancé le 11 janvier une intervention militaire au Mali et annoncé le déploiement à terme de 2.500 soldats français.