A quoi joue Ibrahim Boubacar Kéïta, le Président malien ? Il a surpris plus d’un ce mercredi avec un geste qui amènerait à dire de lui qu’il serait proche des milieux djihadistes. Et pire, qu’il dinerait avec le diable et ses agents. Prenant fait et cause pour un imam aux propos radicaux, le Conseil supérieur de la magistrature qui s’est réuni en session extraordinaire sous l’impulsion du Président IBK a limogé le Procureur de la République, Daniel Amagouin Tessougué.
Il s’agit d’un acte qui dépasse l’entendement dans le contexte d’une montée en puissance du djihadisme dans son pays, dans la sous-région et dans le monde. En effet, sans aucune compassion pour les innocents que tuent les djihadistes, Mahamoud Dicko l’imam en question, président du haut conseil islamique, la plus haute autorité islamique du Mali, a déclaré que la barbare attaque djihadiste du 20 novembre contre l’hôtel Radisson blu de Bamako est l’expression de la « colère divine ». Cela n’a pas manqué de choquer bon nombre de Maliens dont le Procureur de la République Daniel Amagouin Tessougué qui a également réagi. En réaction à cette cynique déclaration le procureur a accusé l’Imam Dicko de s’adonner à « l’apologie du terrorisme ». Accusation justifiée devrait-on dire même si l’autorité judiciaire aurait pu procéder autrement en l’interpellant par le moyen des pouvoirs qui lui sont conférés en tant que Procureur de la République. Mais face à la gravité de la déclaration du tout-puissant imam Dicko, avoir une réaction épidermique ne saurait être un acte blâmable à tel enseigne qu’on en arrive au limogeage d’un Procureur de la République face à un fanatique imam.