Le ministre du Développement rural Bocary Tréta a lancé le projet I du Programme de renforcement de la résilience à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle au Sahel, en présence de la représentante-résidente de la BAD au Mali, Ganga Hélène N’Garnim. C’était le mercredi 16 décembre au Centre international de conférence de Bamako.
Ce Projet I du Programme de renforcement de la résilience à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle au Sahel concerne l’ensemble des pays membres du Cilss (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Cap Vert, Gambie, Guinée, Guinée Bissau, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal, Tchad et Togo). Il sera mis en œuvre sur une durée de vingt ans dans le cadre de la réalisation de l’objectif «Zéro faim en 2032» de l’Alliance globale pour la résilience au Sahel. Ledit projet concernera, en terme d’investissement, les sept pays sahéliens les plus affectés par les crises alimentaires, à savoir le Burkina, la Gambie, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Sénégal et le Tchad.
Le présent projet dont l’accord de prêt et le protocole de don ont été signés avec la BAD, le 12 décembre 2014, a pour objectif de contribuer à la réduction de la pauvreté et à l’amélioration de la sécurité alimentaire et nutritionnelle au Sahel. Le programme s’exécutera à travers quatre projets de cinq ans chacun et sous trois composantes. Il s’agit du développement des infrastructures rurales ; des chaînes de valeur et des marchés régionaux ; et de la gestion du projet.
Le coût total hors taxes et droits de douanes est estimé à 183,31 millions d’unités de compte, soit environ 204,84 millions d’euros. Le financement sera assuré respectivement par le Fonds d’appui au développement (FAD XIII) sous forme de dons et de prêts, à hauteur de 155,81 millions d’unités de compte, soit 85 % du coût du Programme. Les gouvernements des sept pays, le CILSS et les populations bénéficiaires vont contribuer pour un montant de 27,50 millions d’unités de compte, soit 15%.
Pour le Mali, le coût du projet est estimé à 42,81 millions d’unités de compte, soit 31,94 milliards de Fcfa. Ce coût est reparti entre un prêt et un don FAD de 18,195 millions d’unités de compte chacun, soit au total 27,15 milliards de Fcfa, du gouvernement du Mali pour 5,53 millions d’unités de compte, soit 4,14 milliards de Fcfa et les bénéficiaires pour 0,89 millions d’unités de compte, soit 650 millions de Fcfa. La mise en œuvre du projet permettra à terme de réduire le taux de prévalence de la malnutrition aigüe et de la ramener à 9%, de même que les taux de malnutrition chronique et d’insuffisance pondérale pour les réduire respectivement à 25% et 16%.
Le ministre du Développement rural, Bocary Tréta, a, dans son discours, noté des faiblesses et menaces qui pèsent sur le développement du secteur agricole. Il s’agit, entre autres, de la forte vulnérabilité des exploitations agricoles par rapport aux aléas climatiques ; de la faible performance des exploitations agricoles ; de la problématique du foncier agricole.
Pour la représentante-résidente de la BAD, Ganga Hélène N’Garnim, l’agriculture et la sécurité alimentaire et nutritionnelle font partie des domaines d’intérêt particulier de la stratégie décennale de son institution financière. Elle a précisé que le portefeuille actif de la BAD au Mali compte 17 opérations pour un montant total approuvé de 365 millions d’unités de compte, à peu près 310 milliards de Fcfa au 15 décembre 2016.
Par ailleurs, la représentante-résidente de la Bad dira que le taux de décaissement de ces projets mérite d’être amélioré, d’autant plus que les nouvelles directives de la banque en matière d’annulation des prêts sont beaucoup strictes qu’avant. Ella a exhorté le gouvernement malien à prendre les dispositions idoines pour une exécution adéquate et rapide de ce projet, afin de garantir l’amélioration des conditions de vie des populations des 33 communes vulnérables visées par le projet.
Diango COULIBALY