Fuyant atrocité et menace, certains syriens n’ont trouvé mieux que de venir au nord du Mali, à la grande négligence de nos plus hautes autorités.
La Syrie, cet autre pays, où les impérialistes ont décidé de transformer en un territoire de no m’ans land est devenu un pays bicéphale, où Bachar Al Saad règne en maître sur une partie, pendant que l’autre est sous occupations des rebelles décidés à le faire descendre de son piédestal qu’il occupe depuis le décès de son père. Fuyant les théâtres des opérations, certains ont pris le chemin de l’exil, destination le Nord du Mali, au vu et au su du monde entier d’une part et face au silence et à l’incapacité de nos autorités qui tardent à broncher jusque là.
L’hospitalité du malien depuis l’époque du Soudan français, est une valeur humanitaire connue de tous, et les maliens affirment avec fierté et orgueil, Cette vertu d’un autre âge < le Jatiguiya>. Mais quand des réfugiés, quittant un pays où règne la furie, pour se diriger dans un autre pays où les armes crépitent malgré la signature d’un accord de pays sous la houlette de la communauté internationale. Alors il y’a lieu de quoi se poser la question et d’anticiper sur le futur. Pour rappel, bon nombre de maliens, ont eu à reprocher à ATT, de laisser les combattants touarègues partis se battre en Libye, rentrer au bercail avec armes et munitions, pour la plupart dissimulés pour tromper la vigilance de nos autorités au moment des faits. De nos jours, face à la recrudescence de l’arrivée de ces syriens dont le nombre ne cesse d’accroître, nos autorités actuelles ne devraient-elles pas s’inquiéter d’une telle situation et prendre des mesures qui s’imposent ? A en croire, les premières analyses, ces réfugiés sont censés transiter par le Mali pour ensuite rejoindre l’Europe via la Libye ou l’Algérie après avoir traversé la Mauritanie qui est un pays où il y’a le calme. Sachant que la Libye est toujours une zone où le calme et la tranquillité peinent à revenir, et que l’Algérie refuse l’entrée de ces réfugiés sur son territoire. Auront-ils d’autres choix que de s’installer dans cette partie de notre pays où l’État a cessé d’exister depuis belle lustre ? Comme on le dit, la nature a horreur du vide, d’autres déplacés avec des intentions pernicieuses peuvent infiltrer ce flux, pour venir s’installer et transformer cette partie poreuse en un véritable sanctuaire. Ils n’auront aucune difficulté à s’entendre avec les nouveaux maîtres des lieux qui n’ont toujours pas désarmés avec des velléités indépendantistes. D’ores et déjà, sans être alarmiste ou d’être un oiseau de mauvais augure, on peut penser à une complicité de nos plus hautes autorités ou à une impuissance de leur part pour se saisir de ce dossier. Si certains pays Européens, après les attaques meurtrières de Paris, ont pris la décision d’arrêter la vague d’immigration en renforçant leur dispositif sécuritaire dans leurs frontières, les pays africains devraient en faire autant surtout que la menace terroriste fait désormais partie de notre quotidien. Loin de nous, l’intention de donner des dogmes, il est important que l’État communique sur cette question et sur bien d’autres d’ailleurs où le citoyen lambda, reste plonger dans une incertitude sans précédent avec une peur torride au ventre. Parfois, il ya l’impression que le silence est en phase de devenir une mode de gouvernance de nos dirigeants face aux sujets brûlants < le makoun totale> (mutisme). Les députés doivent jouer leur rôle pour une interpellation des ministres de la sécurité et de la protection civile et celui de l’intérieur de façon abrupt, pour qu’ils éclairent la lanterne du peuple qui ne sait plus à quel saint se vouer.
Que dit, la fameuse société civile?
Oui à l’accueil des réfugiés, vu que nous sommes dans un système où la mondialisation est un principe auquel notre pays ne saurait déroger. Nos déplacés ont été accueillis sous d’autres cieux, donc nous devrons être disposés à retourner l’ascenseur, mais faudrait-il que cela se passe dans les règles de l’art en déterminant les conditions qui va avec. Que l’on sache, qui on sollicite refuge? Pourquoi le fait-il? Le temps? Et discuter déjà des conditions favorables au retour du point de départ, bref, il faut des préalables impérativement. En attendant une réaction de nos autorités qui semblent pas inquiétés par cette question ou complices d’où leur silence, les maliens prennent leur mal en patience tout en priant pour ce pays qui en a tant besoin avec tous ces maux dont il souffre.
Sory I Diabakaté