Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratiques    Le Mali    Publicité
aBamako.com NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article
Politique

Etat d’urgence : Les autorités désavouées par les religieux
Publié le lundi 28 decembre 2015  |  L’aube
Prière
© aBamako.com par A S
Prière à la Grande Mosquée de Bamako à l`occasion de la fête de Tabaski
Bamako, le 5 Octobre 2014, Prière à la Grande Mosquée de Bamako à l`occasion de la fête de Tabaski




La décision prise par les autorités, le lundi 21 décembre dernier lors d’un conseil de ministres extraordinaire, d’instaurer l’Etat d’urgence pour une période de 10 jours, a provoqué un tollé qui s’est vite transformé en colère dans les milieux religieux de la capitale. Les islamistes, notamment, ont pointé un doigt accusateur sur le pouvoir. En définitive, ces fanatiques ont décidé de braver cette décision gouvernementale en organisant des cérémonies de prêche lors de Maouloud, célébrée dans la nuit du mercredi à jeudi derniers. Est-ce la rupture entre IBK et ses soutiens religieux ? Certains répondent par l’affirmative.
Aussitôt tombée, la décision a fait le tour de la capitale. Le citoyen lambda s’interroge encore sur l’opportunité de cette mesure qui intervient dans un contexte, certes tendu ; mais pas alarmant. Quelle menace plane sur la République ?
Pour certains religieux, qui se sont sentis visés, la décision cache une volonté manifeste des autorités d’interdire les soirées de prêches, organisées çà et là (à Bamako et à l’intérieur du pays) pour célébrer la naissance du prophète Mohamed (PSL). En effet, il est connu qu’à l’occasion, les regroupements religieux dont Ançar dine international, la communauté Soufi et bien d’autres occupent pratiquement tous les terrains de sport à Bamako pour prêcher…
Ainsi, la colère n’a cessé de monter dans ces milieux religieux, où l’on voyait derrière cette décision du gouvernement des mains invisibles, notamment de ceux-là qui seraient contre la célébration de Maouloud. Face à la grogne, le gouvernement a été obligé d’apporter des mesures d’apaisement. Ce qui n’a finalement pas suffi à atténuer les ardeurs de certains prêcheurs. Ils s’en sont pris vertement aux autorités, accusées de vouloir « bâillonner l’islam » et/ou de restreindre les libertés individuelles et collectives des musulmans.
Au terrain Chaba par exemple, le prêcheur Chouala Bayaya Haïdara n’a pas hésité d’affirmer qu’il y a des motifs inavoués derrière cette décision d’instauration de l’état d’urgence. Il n’était pas le seul à le penser ; car des fidèles, aussi révoltés que leur guide, indiquaient que c’est la toute première fois dans l’histoire de la République que le pouvoir tente d’interdire « Maouloud ».
Entre IBK et le monde religieux
Dans certains prêches, c’est IBK lui-même qui était particulièrement visé, tantôt taxé de faire le jeu de l’extérieur ou d’un certain courant religieux de l’intérieur. Aussi, les religieux n’ont de cesse de rappeler leur soutien au candidat Ibrahim Boubacar Keïta lors de la présidentielle de 2013. « Nous l’avons soutenu. Nous avons tout fait pour qu’il soit au pouvoir. Maintenant, voilà comment il nous paie… Ni Moussa Traoré, ni Alpha Oumar Konaré, ni ATT n’ont tenté d’interdire Maouloud. Et aujourd’hui, IBK le fait ».
Est-ce désormais la rupture totale? Que reste-t-il encore des bonnes relations entre IBK et ces alliés d’hier ? Certainement pas grand-chose. Déjà, faut-il rappeler, ces relations avaient pris de sérieux coups suite à certaines affaires, dont l’organisation de « la Nuit Ortm 2014 », la participation du président à la marche (à Paris) suite à l’attaque contre Charlie Hebdo… A ces évènements qui ont suscité l’ire et l’indignation dans les milieux religieux, s’ajoute le récent vote de la loi sur le genre (promulguée vendredi dernier par IBK) qui continue de faire grincer des dents dans le même cercle religieux du pays.
Sambou Diarra
Commentaires