Maouloud et Noel, deux fêtes pour la Naissance des prophètes respectivement de l’Islam et du Christianisme, Mohamed et Jésus Christ, ont été célébrées ensemble cette année 2015, les 24 et 25 décembre. Al Hamdoulillah ! Alléluia ! Loin de nous toute duplicité, mais loin aussi, toute haine pour les autres, qui sont autrement « nous-mêmes ».
L’Archevêque de Bamako, Monseigneur Jean Zerbo, s’adressant aux fidèles de la Bible, a parlé indistinctement de Mohamed et de Jésus Christ, de Mosquée et d’Eglise. Alléluia ! Il s’est adressé aussi aux « animistes », aux « bouddhistes », qui sont tous des enfants de Dieu. « Dieu Tout Puissant et Miséricordieux ». Quelle vision ! Pour l’Imam Dicko, nous devons tous vivre en communion.
Si les deux guides de nos religions dominantes doivent aller au-delà des poignées de mains et se donner des accolades, ce n’est pas pour eux-mêmes, mais pour les « fans », au mieux les fidèles. Sous d’autres cieux, la religion a été un prétexte pour perpétrer l’hécatombe, des tueries par centaines entre musulmans et chrétiens, en réalité entre personnes manipulées au nom de la religion.
Comme avait-on semé et nourri l’idée de voir l’Imam Mahmoud Dicko et Monseigneur Jean Zerbo prendre leur bâton de pèlerin pour fouler les sols d’Eglises et de Mosquées de Bangui et prêcher la paix par les religions, telle qu’elle est vécue chez nous, les images du Pape dans la grande mosquée de la capitale centrafricaine ont fait le tour du monde.
Chez nous au Mali, continuer d’entretenir le tissu religieux, de veiller et de nous interroger en permanence sur son état, est-il intact et loin de l’usure ? Le tissu entre les courants du même Islam, des Chrétiens entre eux, et entre Chrétiens et musulmans. C’est ça la vraie vision pour bâtir une paix durable.
B. Daou
Source: Lerepublicainmali