L’équipe malienne, qui a participé à la 21ème session de la Conférence des parties (COP21) tenue du 30 novembre au 12 décembre passé au Bourget en France, a animé une conférence de presse, le mardi 22 décembre 2015, à l’hôtel Salam. L’objectif était d’informer les journalistes des grandes conclusions de cette Cop 21, des résultats réalisés par l’Afrique en général et le Mali, en particulier. C’était sous la présidence de ministre de l’Environnement et de l’Assainissement, Ousmane Koné. C’était en présence des membres l’équipe qui ont honoré notre pays à cette rencontre mondiale sur le climat, sous la houlette de Aboubacar Diabaté, directeur de l’AEDD (Agence d’environnement et du développement durable) ; Dr. Modibo Sacko, point focal national ; Hussein Alfa dit Seyni Nafo, négociateur changement climatique pour le Mali et porte-parole du Groupe.
Cette 21ème session de la Conférence des parties (Cop21) a eu à élaborer des grandes conclusions. Elle a aussi adopté un accord universel et ambitieux devant accélérer la lutte contre les changements climatiques mondiaux et stimuler les actions ainsi que les investissements garantissant un futur à faible émission de carbone et résilient aux changements climatiques. Cet accord dénommé ”Accord de Paris” contient des décisions et les éléments opérationnalisant l’accord de Paris et incluant des prévisions adoptant l’Accord de Paris ; des dispositions relatives aux contributions prévues déterminées au niveau national (CPDN) ; des dispositions devant garantir l’entrée en vigueur de l’Accord à partir de 2020 ; des éléments des décisions relatives aux dispositions pour le relèvement de l’ambition avant 2020.
Ainsi, le préambule de cette décision nous enseigne «la nécessité de promouvoir l’accès universel à l’énergie durable dans les pays en développement, en particulier en Afrique, à travers le déploiement accru des énergies renouvelables ».
Cet accord historique, adopté à l’unanimité par les 196 parties à la Convention Cadre des Nations-Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC), engage pour la première fois toutes les Nations, tant développées qu’en développement, à la lutte contre les changements climatiques sur la base du principe des responsabilités communes, mais différenciées et des capacités respectives. Il tient compte des responsabilités historiques, actuelles et futures des parties et de la différentiation entre les différentes catégories de pays.
En effet, les conférenciers ont évoqué les résultats pour l’Afrique dans cette lutte, notamment le lancement des 2 initiatives continentales. Primo, l’initiative de l’Afrique sur les énergies renouvelables (IAER). Elle se donne pour objectif d’atteindre au moins 10 GW de capacité nouvelle et additionnelle de production d’énergie renouvelable ; d’ici 2020, et de mobiliser le potentiel africain afin de produire au moins de 300 GW, d’ici 2030.
Les pays du G7 se sont engagés à appuyer cette initiative africaine. Dans le cadre de l’engagement conjoint pris par les pays développés de mobiliser 100 milliards USD par an d’ici à 2020 à partir de sources diverses, les pays du G7, accompagnés de l’Union européenne et de la Suède, se sont engagés à mobiliser au moins 10 milliards de dollars cumulativement pour 2015 et 2020 en faveur de l’initiative.
Secundo, il y a l’Initiative de l’Afrique sur l’adaptation (IAA) lancée le 1er décembre passé par le président égyptien Al-Sissi, Coordinateur du Comité des chefs d’État africains sur le changement climatique (CAHOSCC). Pour mener à bien ses objectifs, quatre piliers thématiques ont été élaborés.
Concernant les résultats du Mali, les conférenciers diront que les efforts de notre pays ont été unanimement salués par les 54 pays africains, notamment en ce qui concerne le développement des deux initiatives phares, susmentionnées et la coordination du processus de mobilisation des ressources ayant conduit à un engagement de plus de 10 milliards de dollars US de la part des pays du G7, de l’Union européenne et de la Suède.
En outre, notre concitoyen Hussein Alfa dit Seyni Nafo, Négociateur changement climatique pour le Mali et Porte-parole de l’équipe a été désigné Chef du Groupe des négociateurs africains (GNA). Il a remplacé un Soudanais pour un mandant de deux ans. Aussi, avec cette présidence de Seyni, le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, accède au Comité des Chefs d’État africains sur les changements climatiques, en tant président du pays ayant la charge de conduire les négociations pour le continent au niveau des experts.
Seydou Karamoko KONÉ