Au Mali, un accord a été trouvé sur la transition politique. Il a été conclu dimanche soir, le 20 mai 2012 à Bamako entre les auteurs du coup d'Etat du 22 mars, les autorités intérimaires et les médiateurs ouest-africains. La Cédéao est donc parvenue à imposer son plan sur la transition au Mali. Mais comment a-t-on pu en arriver là ?
Quelques jours avant le retour de la médiation à Bamako, le capitaine Amadou Sanogo donne rendez-vous à 8h30 à la presse pour une déclaration. Il arrive avec plus d’une heure de retard pour annoncer la tenue d’une convention nationale de sortie de crise. Le Premier ministre malien chargé de l’organisation de cette rencontre fait la moue. Il n’est pas chaud.
Quelques jours après, le président malien par intérim Dioncounda Traoré s’envole pour Abidjan avec la bénédiction de la junte, qui commence à sentir la pression de la communauté internationale. Les sanctions planent, le siège de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCAO, basée à Dakar) menace d’appuyer sur le bouton électronique pour couper toute transaction financière. Localement, des chefs de parti comme Ibrahim Broubacar Keïta font passer des messages à la junte pour qu’elle renoue rapidement avec la médiation.
La pression est forte, très forte, mais la pression seule n’explique pas tout. D’après nos informations, le capitaine Sanogo et son numéro 2, le lieutenant Konaré, se sont entretenus et ils ont décidé de mettre le Mali au-dessus de tout. L’affaire était pliée, d'autant que la médiation a tout fait pour que la junte ne se sente pas humiliée.
Le capitaine Sanogo devient l’un des plus jeunes anciens chefs d’État au monde. Ses camarades auront une place dans la structure chargée de la réforme au sein de l’armée.