Valéry Giscard d'Estaing , interrogé par Le Monde, s'inquiète des conséquences de l'offensive française au Mali. "La France doit s'en tenir strictement à son soutien logistique aux forces africaines", estime l'ancien président de la République.
" Je veux mettre en garde contre une évolution de l'action de la France au Mali, qui serait de type néo-colonialiste.
Le Mali est un état indépendant depuis 1960. Il est peuplé d'ethnies différentes, bambara, peul, songhaï, touareg, qui se sont opposées et parfois affrontées. Leurs cultures sont anciennes et fragiles. Le pays a connu des crises politiques et des coups d'état.
Je suis le seul président de la République à avoir visité Tombouctou où j'ai été accueilli par des centaines ou peut-être des milliers de touaregs qui bordaient la route sur leurs chameaux.
Dans le nord-est du pays se sont installés des groupes terroristes, venus de l'extérieur, et qui ont capturé des otages, dont la vie est en danger. On ne doit pas confondre ces derniers avec les islamistes.
Une frappe aérienne pouvait être justifiée pour stopper une avance qui menaçait Bamako, avant que la force d'intervention africaine, décidée par l'ONU, ne soit arrivée à Bamako.
La France doit s'en tenir strictement à son soutien logistique aux forces africaines. Des frappes aériennes dans le nord et l'est du pays atteindraient des populations civiles, et reproduiraient les destructions inutiles de la guerre en Afghanistan. Elles auraient sans doute les mêmes résultats politiques. "