Des islamistes armés affirmant venir du Mali ont attaqué mercredi un site du géant pétrolier britannique BP dans le sud-est de
l'Algérie et pris en otage plusieurs employés, dont des Japonais, un Irlandais
et un Norvégien, un étranger ayant été tué dans l'opération selon Alger.
Un combattant contacté par l'AFP a affirmé que les attaquants avaient agi
en représailles à l'intervention militaire française menée depuis vendredi au
Mali pour repousser une offensive de groupes islamistes armés.
L'attaque a eu lieu mercredi à l'aube dans la région d'In Aménas, non loin
de la frontière libyenne. Selon le ministère algérien de l'Intérieur, un
étranger été tué, six personnes ont été blessées (deux étrangers, deux
gendarmes et deux agents de sécurité) et "un nombre indéterminé de
travailleurs, dont des étrangers", pris en otages.
Le ministère irlandais des Affaires étrangères a indiqué qu'un citoyen
irlandais, originaire de la province britannique d'Irlande du Nord, faisait
partie des personnes kidnappées.
"Nous avons des informations sur un certain nombre de Japonais qui sont
détenus, mais nous les vérifions actuellement", a déclaré de son côté à la
presse un porte-parole gouvernemental à Tokyo.
L'épouse d'un employé norvégien a annoncé à la presse que son mari faisait
aussi partie des otages. "Mon mari m'a appelée ce matin. Il m'a dit qu'il
avait été pris en otage", a déclaré la femme citée par le journal local
Bergens Tidende (BT).
L'intéressée a précisé que son époux lui avait fourni un numéro de
téléphone à transmettre à la police, apparemment celui des ravisseurs selon
elle. "Il y avait quelqu'un qui lui dictait ce qu'il devait dire en anglais.
La police a appelé le numéro qu'il m'a donné. La conversation a été coupée
après quelques secondes", a-t-elle dit.
Intervention de l'armée
Un porte-parole de l'ambassade de France à Alger a indiqué pour sa part
qu'il "ne pouvait pas confirmer qu'un ressortissant français avait été pris en
otage", après des informations d'un député algérien de la région de
Tamanrasset (sud), Mahmoud Guemama, faisant état d'un Français parmi les
captifs.
Un combattant joint par téléphone par l'AFP a affirmé que les attaquants
étaient des membres d'al-Qaïda, venus du Mali.
"Nous sommes des membres d'al-Qaïda et nous sommes venus du nord du Mali.
Nous appartenons à la brigade Khaled Aboul Abbas, Mokhtar Belmokhtar", a-t-il
dit, en rappelant que Belmokhtar avait "menacé de riposter à toute
intervention militaire au Mali".
Belmokhtar, surnommé "le Borgne", est l'un des chefs historiques d'al-Qaïda
au Maghreb islamique (Aqmi) qu'il a introduit dans le nord du Mali.
Des sources occidentales à Alger ont indiqué que l'armée algérienne était
intervenue contre les assaillants. "Une opération de l'armée algérienne est en
cours contre les assaillants", ont-elles expliqué.
Le groupe pétrolier britannique BP a confirmé qu'un "incident dans le
domaine de la sécurité" avait eu lieu sur un de ses sites. "Nous pouvons
confirmer qu'il y a eu un incident lié à la sécurité ce matin sur le gisement
gazier d'In Amenas", à environ 1.300 kilomètres d'Alger, a indiqué le groupe
dans un communiqué.
BP, qui a pour partenaires sur ce site le groupe norvégien Statoil et
l'algérien Sonatrach, a ajouté "ne pas avoir d'autres informations confirmées
à ce stade".
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